Fédération des Sociétés Taurines de France

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Hommage à PATRICE SIFFLET par Jean Jacques Dhomps

In memoriam : Patrice Sifflet nous a quittés

Avec un trop grand retard mais toujours empreints d’une intense affliction, nous rendons compte de manière plus conséquente du décès de Patrice Sifflet, membre éminent de notre Fédération des Sociétés Taurines de France (FSTF), survenu à Béziers, le jeudi 11 juillet 2024, à l’âge de 76 ans.

Avec lui se sont éteints :

– Un dévouement inaltérable au syndicalisme qu’il a pratiqué et développé au sein des PTT et à côté du Secrétaire général de Force Ouvrière, son formidable ami, Marc Blondel.

– Un attachement territorial et cordial à Béziers, ville taurine, qu’il a pris, après Paris, avec toute sa famille, comme lieu de résidence définitif.

– Un attachement actif et fertile au département de l’Hérault dans lequel il exerçait sa solidarité envers les retraités en qualité de secrétaire de l’Union des Retraités FO et son militantisme au sein de la Fédération départementale de la Libre Pensée.

– Une solide et savante passion pour les toros qu’il savait faire découvrir et partager avec tous.

– Un dispensateur d’amitiés et de bonheurs collectifs, une inépuisable générosité.

Son afición était ancienne, elle procédait d’une découverte collective lors de séjours de vacances familiaux en Espagne, proposés par leur comité d’entreprise à de jeunes employés des PTT parisiens dont sa famille et lui faisaient partie. Voici ce qu’ils ont raconté dans leur bulletin, Paris Afición : « À la fin de l’été 1986 une poignée d’amis “aficionados a los toros” décide de créer un club pour vivre leur passion, tout au long de l’année […]. Loin des arènes, il s’agit de se retrouver, une fois par mois, autour d’un invité espagnol ou français, et de mettre l’hiver à profit pour « en savoir plus ». Toutes origines confondues, les membres du club sont une grande famille. »

Parmi les membres fondateurs de “cette grande famille”, si chère à leurs cœurs, il y avait Patrice Sifflet et Marc Blondel. Le nom du club, “La Querencia de Paris” était tout à fait bien trouvé. C’était enrichir, compléter, rajeunir et populariser l’afición parisienne qui n’était alors représentée que par le vénérable “Club Taurin de Paris” crée en 1947 et qui recrute principalement chez les intellectuels et les universitaires.

C’est lors du 81e congrès de la FSTF, organisé à Béziers en octobre 1997 par le club “Tendido7“, présidé par Pierre Rougeot, que “La Querencia de Paris” a manifesté son adhésion à la Fédération des Sociétés Taurines de France. Déjà, le frère aîné de Patrice Sifflet avait quitté Paris pour vivre sa retraite dans l’Hérault à Marseillan, près de Sète et non loin de Béziers. Le reste de la famille s’apprêtait à venir vivre à Béziers.

Les 28 et 29 octobre 2006, en coïncidence avec la fête de son 20e anniversaire d’existence, La Querencia de Paris recevait et organisait à Paris, sous la parfaite diligence de son président, Patrice Sifflet, le 90e congrès annuel de la Fédération des Sociétés Taurines de France. Peu de temps après, son président et nombre de ses membres avaient quitté Paris pour venir vivre dans l’Hérault.

Après avoir créé et présidée la Querencia de Béziers, adhérente elle aussi à la FSTF, c’est aux environs de 2010 que Patrice Sifflet fusionnait son club avec l’Union Taurine Biterroise (UTB) dont il devenait militant actif et dévoué si bien qu’il fit rapidement partie du comité directeur de cette association. Il apparaissait encore au sein de ce comité en février de cette année 2024, très élégant, avec lunettes, gilet noir, chemise de couleur bordeaux avec manchettes bleues, comme le montre la photo visible sur site de l’UTB.

Il a toujours poursuivi et entretenu d’excellents rapports avec la FSTF. Ainsi en 2013 il rejoignait notre Corps des Présidents et Alguazils de Corridas créé en novembre 2012 et placé sous la responsabilité du biterrois André Roques.

Le colloque du 4 octobre 2016, organisé au Sénat à Paris par l’Union des Villes Taurines de France avec l’appui du président Gérard Larcher, réunit le monde des tauromachies, de l’agriculture, de la chasse et toutes les filières en butte aux attaques des milieux végans et animalistes, et aussi les défenseurs des traditions culturelles et gastronomiques locales et des langues régionales. En conclusion de ce colloque la charte Esprit du Sud est publiée. Une association “Esprit du Sud” se réplique progressivement sur le même modèle dans chacun des départements de nos trois régions du sud : Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’azur. Le 15 février 2017, l’Esprit du Sud 34 se constitue dans l’Hérault, Patrice en est choisi comme président. Ceci le mobilise, en octobre 2022, quand les députés Aymeric Caron & Cie produisent la proposition de loi n°329 visant à abolir la corrida. Patrice défend alors brillamment la corrida dans la presse héraultaise et participe à une victoire qui obligera Aymeric Caron à retirer piteusement son projet de loi.

Enfin, nous sommes assez nombreux à la FSTF qui, à compter du début des années 2000, avons eu le bonheur de festoyer, lors des ferias du 15 août à Béziers, au Patio de caballos, nom de la bodega privée sise dans la demeure biterroise de Patrice Sifflet. Y étaient invités tous ceux de la Querencia de Paris et, plus largement, tous les amis de Patrice. Les abondantes tapas et boissons, la musique sonorisée, prenaient place dans le jardin. S’il faisait beau temps, il pouvait s’y trouver plus de 200 personnes. Il fallait aller visiter, au sous-sol, une pièce teintée de sang et d’or, aux murs couverts d’affiches de corrida et de portraits de toreros. Nous étions là dans l’esprit qui faisait de Béziers une Séville française. Patrice rayonnait d’un bonheur communicatif et était heureux de rendre les autres heureux. Il faisait de l’amitié et de la générosité un art de vivre.

C’est avec une profonde tristesse que, Dominique Valmary, président de la FSTF, les membres de son Bureau et tous les aficionados appartenant à ses sociétés taurines, assurent à Mme Geneviève Sifflet, son épouse, M. Florent Sifflet, son fils, et toute leur famille, de leur profonde sympathie. Qu’ils sachent bien que Patrice ne cessera jamais de vivre dans leur souvenir.

Jean-Jacques Dhomps 

photo Hugues Bousquet

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