Fédération des Sociétés Taurines de France

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L’histoire de la FSTF

UN PEU D’HISTOIRE…

Le 6 mars 1910, Monsieur CLUZEL, Président de la Société « la Montera » de Montpellier, convoquait 26 associations taurines afin de créer sous le régime de la loi de 1901 un groupement qui prenait le nom de « Fédération des Sociétés Taurines de France et d’Algérie ». Si depuis son indépendance, le nom de ce dernier pays a disparu de l’intitulé, notre Fédération a conservé et poursuit ses buts originaires : la défense des libertés méridionales, de l’éthique de la corrida et des intérêts des aficionados.

        La fondation de la FSTF fut précédée de trois tentatives de mouvement fédéraliste :

.– A l’origine il exista une première association de type fédéral, née à Toulouse en 1896 et dont les statuts furent adoptés le 12 octobre 1897 à Béziers. Cette association prit le nom de « Fédération des Cités du Midi ». Ses statuts nous apprennent que :

« Il est fondé une Fédération des Cités du Midi pour la défense des libertés et coutumes, 

et spécialement pour le maintien des courses de taureaux« .
Parmi les personnalités fondatrices se trouvaient :
E. REINAUD, maire de Nîmes, qui fut le premier président, A. MAS, maire de Béziers, Jean CARRERE, le Vicomte DE COMBETTES DE CAUMON.
Cette « Fédération des Cités du Midi » préfigure à la fois ce qui allait devenir notre Fédération et ce qui deviendrait, bien plus tard, l’Union des Villes Taurines Françaises.

Ci-dessous, le scan de la première page des statuts adoptés à Béziers en 1897. Les annotations manuscrites sont de la main du Vicomte de Combettes de Caumon :

Le 10 octobre 1903, à l’initiative du Président de la Société Tauromachique de Béziers, Jean BISCAIL, fut fondée la « Fédération Méridionale des Sociétés Taurines » dont la présidence fut confiée au Vicomte DE COMBETTES DE CAUMON, l’un des plus grands aficionados du début du siècle qui suivait les ferias d’Espagne à une époque où se rendre outre Pyrénées relevait de l’exploit. C’est d’ailleurs lui qui joua un rôle très important dans l’implantation des corridas à Toulouse.

– Le 1er juillet 1906, sous l’égide de l’Afición Nîmoise et de son Président Maître ROQUES, avocat bien connu, se tenait une assemblée groupant trente six sociétés taurines.

La Fédération des Sociétés Taurines de France est la doyenne des Fédérations Taurines existant sous le soleil et certaines de ses sociétés adhérentes comptent parmi les dix plus anciennes répertoriées dans le « Cossío ».

Au cours de son histoire est venue s’adjoindre à la Fédération une section « Course Libre ». Plus tard, en 1963, après son élection à la tête de la Fédération, le Docteur MARC s’attacha à réunir sous la bannière fédérale les trois tauromachies existant en France ; l’espagnole, la camarguaise et la landaise. Messieurs Louis LACROIX et Jacques MILLIES-LACROIX, respectivement présidents de ces deux dernières entités, devenaient vice-présidents fédéraux.

En 1968, au congrès de Marseille, le Docteur MARC proposait pour le remplacer la candidature de Maître LACROIXPierre DUPUY devenant président de la section corrida et vice-président fédéral.

En 1975, Pierre DUPUY se retirant, Max TASTAVY prenait la présidence de la section corrida. C’est à son initiative que fut édité « Le guide des aficionados ».

En 1978, lui succédait Henri CAPDEVILLE qui devenait aussi Président de la Fédération des Sociétés Taurines de France car, entre temps, deux événements importants s’étaient produits : le décès du président LACROIX et la transformation en fédérations sportives reconnues par le Ministère de la Jeunesse et des sports des Fédérations Camarguaises et Landaises. Regroupant toutes les parties prenantes, elles ne pouvaient donc plus avoir un statut commun avec la Fédération des Sociétés Taurines de France.
L’Union entre toutes les tauromachies ne pouvant qu’être bénéfique, le nouveau président s’attacha à les réunir en une « Union des Fédérations Taurines de France », ce qui fut fait au début des années 80.

Depuis sa création, notre Fédération n’a cessé de lutter pour la défense et la reconnaissance de la corrida en France. Combats dans les arènes, combats hors des arènes, combats dans les prétoires, résistance au gouvernement, aux préfets, à la force publique.

L’ennemi fut, dès l’origine, la Société Protectrice des Animaux et ses épigones dont, au début du siècle, la célèbre journaliste « Séverine » à qui la ville de Nîmes a consacré, ô comble d’ironie !, une rue proche des arènes, et qui, en fin de carrière, reconnut qu’elle était aficionada mais qu’elle était passée à l’ennemi pour « percer » dans sa difficile carrière.
Lors des manifestations les plus farouches contre les « protectards », dans un élan de patriotisme méridional les troupes taurines entonnaient la « Marseillaise Tauromachique » dont la « richesse » des paroles n’a rien à envier à celles de notre hymne national. En voici le premier couplet :

 » Le Nord nous déclare la guerre
En imposant sa volonté,
II prend le taureau pour un frère,
Un frère qui soit respecté
Le Taureau n’est qu’un anarchiste
Qui fait tout sauter, bêtement.
Il ferait sauter mêmement
Sa sœur, la Protectionniste. »

Et puis un événement vint calmer les belligérants. Après plus de quarante ans de lutte, la Fédération des Sociétés Taurines de France voyait ses efforts pour la reconnaissance de la corrida en France couronnés par la promulgation de la loi du 24 avril 1951, à la suite d’un projet de loi déposé par deux députés de la Gironde. Messieurs RAMARONY et SOURBET, grâce à l’initiative du Président Fédéral Philippe RODEL.
Cette loi édictait que « la présente loi (Grammont) n’est pas applicable aux courses de taureaux lorsqu’une tradition ininterrompue peut être évoquée » (Pour connaître les modifications apportées à l’aricle 521-1 et son état actuel, consulter le dossier documentaire du Conseil Constitutionnel, accessible ici). La lutte ne tarda pas cependant à reprendre au sujet de la notion de « tradition » et de « villes taurines ». Une jurisprudence pratiquement constante a mis un terme à ce débat un assimilant aux villes les régions taurines.

La corrida n’est donc plus « tolérée » en France comme le croient certains, mais légale.

Cette légalité obtenue, la FSTF s’attache à l’élaboration d’un règlement taurin français. Le texte après plusieurs modifications fut accepté en 1953 par le ministère de l’Intérieur et devait être adressé aux préfets pour être transmis aux maires des villes taurines qui devaient prendre un arrêté le rendant applicable dans leur ville.
C’était compter sans l’influence des organisateurs auprès de certaines municipalités, ils furent à l’origine de deux groupes de pression, de « lobbies » dirions nous aujourd’hui qui firent qu’au nom des « libertés municipales » plusieurs municipalités refusèrent le règlement. Sans unanimité le règlement ne pouvait plus s’appliquer et tombait aux oubliettes… pour quelques années.

La Fédération n’en continuait pas moins sa lutte pour la défense de l’intégrité du taureau de combat. A son initiative et grâce à l’action de son représentant à Madrid, le Vicomte de la CASINIERE (Don Enrique) était signé à Madrid le 20 novembre 1963 par le ministère compétent un texte qui prévoyait, pour l’exportation des taureaux de combat, l’établissement d’un certificat vétérinaire et d’une attestation du ganadero garantissant l’intégrité de ses bêtes et l’apposition de scellés sur les « cajones » de transport.

Le Docteur Lamothe maire de Roquefort, présent au Congrès, conforta l’assertion concernant le pouvoir des maires en exposant aux congressistes l’action qu’il avait entreprise contre un ganadero espagnol pour « afeitado » d’une novillada « lidiée » dans sa commune.
C’est alors que Monsieur Charles PRIVAT, maire d’Arles, prit l’engagement de réunir toutes les villes taurines pour réglementer la corrida en France.

Le 13 février 1966 l’Union des Villes Taurines de France (UVTF) était créée… sous la pression de la Fédération des Sociétés Taurines de France qui participa à l’élaboration de son règlement.
A ses débuts, l’UVTF obtint certains succès pour restituer à la corrida son lustre.
Pour lui éviter de s’endormir sur ses lauriers, la Fédération décida, lors de son congrès de 1968, à l’initiative de Maître Roger NOËL, avocat marseillais, la création du « Comité Juridique au Service de l’Afición ».
Dès le début de la temporada suivante. une campagne de référés fut lancée par des membres de la Fédération soutenus par les juristes du Comité. Cette campagne porta ses fruits et a amené la condamnation de ganaderos peu scrupuleux.

En 1966, au Congrès international de Séville, c’est un aficionado français, Maurice FIGÈRE, membre de la Fédération, qui proposa le marquage, toujours en vigueur, de l’année de naissance sur l’épaule des jeunes taureaux garantissant ainsi l’âge réglementaire des animaux en novillada et corrida. Ceci mérite un petit développement :
Rapportons nous à ce que Pierre DUPUY écrit à ce propos dans son remarquable ouvrage, Les fanatiques du TORO ou le grand combat de l’Aficion française, page 177 & 178 :

« … A cette époque (1969), il fut décidé de poursuivre la conquête du règlement ou tout au moins d’obtenir que le règlement espagnol soit respectée en France. Et pour cela, poursuivre sans se décourager, sur chacun des divers fronts ouverts par la Fédération comme  la création d’une Fédération Internationale

des Sociétés Taurines qui garantirait le règlement dans tous les pays affiliés ». Il est mentionné, à propos de la création de cette entité, que :  » …des contacts avaient été pris avec la Fédération Espagnole Taurine à diverses reprises ( en 1952, 1963, 1964, et 1966 ), ces contacts n’avaient rien donné, cependant le Congrès de SÉVILLE en 1966 avait vu une certaine victoire de la délégation française : Les membres du bureau de la Fédération n’ayant pu se rendre en Andalousie, cette délégation était composée de membres des clubs fédérés de LUNEL et ALES ; de leur côté les clubs taurins Ricard étaient représentés. Ces aficionados français étaient accompagnés de Fernand LAPEYRERE, Président de l’Association des Revisteros français et des écrivains Claude POPELIN et Marcel SALEM. Leur action fut déterminante puisqu’une proposition faite par le lunellois Maurice FIGÈRE devait servir de base à la loi promulguée en 1969 par les autorités espagnoles imposant aux éleveurs le marquage des veaux du millésime de leur naissance afin que les bêtes lidiées trois ou quatre ans plus tard puissent être avec certitude de….véritables novillos et de véritables toros. Cette loi fut d’ailleurs baptisée dans la presse mexicaine : « loi Figère »… « 

Enfin une manifestation importante est également à mettre à l’actif de la Fédération des Sociétés Taurines de France : l’organisation d’un Congrès Mondial de Tauromachie. C’est à l’initiative de Don Mariano ZUMEL, Président de la Fédération Nationale Taurine Espagnole qu’elle nous fut confiée.
Ce 4ème Congrès International de Tauromachie se déroula à Bayonne les 3, 4 et 5 octobre 1980. Y participèrent des représentants de l’afición d’Espagne, du Mexique, du Pérou, des Etats Unis, de Grande Bretagne, de Belgique et de France.

Ce Congrès qui vit la création de « l’Union Internationale des Fédérations Nationales des Sociétés Taurines », se pencha également sur la législation concernant l’exportation des toros de lidia et la réglementation du premier tercio eu égard au toro.
Il est à noter, que certaines idées, certains vœux et éléments de motions ont été repris par les autorités espagnoles, lors de l’élaboration du nouveau règlement taurin espagnol (version 1992).

En 1999, Henri CAPDEVILLE se retirait et Roger MERLIN était élu à sa succession.

Le 22 mars 2008, avec l’ensemble des entités taurines françaises, la FSTF devenait membre fondateur de l’Observatoire National des Cultures Taurines (ONCT).

En 2012, sous l’impulsion de Roger Merlin, un Corps de Présidents et Assesseurs de Corrida (CPAC) est créé. Il  est composé  de  personnes  volontaires,  toutes  motivées  pour faire  de  ce  Corps une référence de sérieux et d’éthique, dans l’intérêt de la Corrida et de son public. Il constitue une ressource de compétences pour la composition des palcos des novilladas sans picador, des novilladas et des corridas.

En 2014, au Congrès d’Alès, le toulousain Dominique Valmary était élu Président de la fédération. Au bilan de son équipe:

–  le développement du CPAC qui comprend désormais 2 sessions régionales de formation et un symposium par an,

– l’élaboration d’un programme de travail en collaboration avec l’ANPTE, association espagnole des présidents de corrida,

–  l’ouverture de la FSTF aux adhésions individuelles avec la création des SOCIOS de la FSTF,

–  l’organisation en 2020 et 2021 des ETATS GENERAUX DES TAUROMACHIES ayant débouché sur 40 propositions d’évolution,

–  la création de la Route du Taureau destinée à mettre en valeur les élevages de taureaux braves, de taureaux camarguais et de vaches landaises,

– la conduite d’une politique de communication.

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Voici, brossée à grands traits, l’histoire de la Fédération des Sociétés Taurines de France qui continue à œuvrer pour que vive la CORRIDA en France !

Gardons le contact !