Ne connaissant pas le rejon, nous ne nous permettrons pas de reseñer cette partie de la course de ce soir. Juste préciser que LEA VICENS a eu deux taureaux de comportement complètement opposé. Un premier avec du moteur, une grande fixité et de la noblesse à la sortie et un deuxième complètement arrêté et sans aucun fond.
De faire des tours d’arènes avec le cheval perpendiculaire au taureau et en le ralentissant, nous a transmis une grande émotion et a mis celui-ci en valeur.
2 oreilles à son premier.
JUAN LEAL a su tirer profit de tout ce que pouvait lui donner son premier taureau et peser sur les gradins pour en obtenir l’indulto. Une faena en deux temps. Une première partie en toreant relâché, avec la main basse. Ensuite, il est tombé dans son toreo encemista et spectaculaire, mais qui ne pèse absolument plus sur la charge du taureau. Et LEAL a refusé de porter l’estocade, alors que le President le lui demandait, tandis que le public devenait hystérique. Et encore un indulto totalement injustifié. Certes le taureau était relativement complet (très noble, fixité et humiliation), mais n’a pas fait preuve d’une grande bravoure et donc encore moins exceptionnelle. Il prend une première pique correcte, suivie d’un picotazo dont il sort seul. Les trophées symboliques tombent dans l’escarcelle de LEAL.
Je ne veux pas m’étendre sur son deuxième, juste que pour nous eso no es torear. Par contre, une estocade d’anthologie (le terme est d’André Roques) d’une très grande sincérité. Il est monté sur le taureau en passant entièrement sa jambe droite au dessus de la corne. Une oreille.
CLEMENTE appelé en remplacement de LUQUE a été le plus mal servi. Le premier offrait peu d’option et il n’a pas insisté et tue d’une bonne épée engagée. A son deuxième, il a su en améliorer la charge et a montré ce que devrait être la lidia d’un taureau, un combat pour le faire rompre et le dominer. Il a juste un peu trop prolongé sa faena et le taureau l’a amené aux planches. Dommage qu’il tue mal, qui plus est en ne s’engageant pas. Sa faena aurait mérité un salut.
Mehdi SAVALLI a salué pour un tiers de banderilles de bonne facture.
Trois quart d’arène sous un ciel alternant nuage et soleil.
A noter que le public, les jeunes compris, habille les gradins d’une certaine élégance.
Le chronomètre est encore resté dans la commode du préposé à l’horloge.
Par Ginette et Cyril Defrance
Photo et precision de Michel Volle : « un toro indulté, mérité ou pas, aurait lui mérité un simulacre un peu plus sincère »