Fédération des Sociétés Taurines de France

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Édito février 2023 – Restons calmes et buvons frais

ensemble Montpellier

Ne boudons pas notre plaisir, savourons mais ne nous emballons pas ! Certes, quelques récentes nouvelles sont encourageantes : le LFI Aymeric Caron a retiré sa PPL, les dernières décisions juridictionnelles ont été prononcées en faveur des écoles taurines et des villes taurines, la mobilisation a été réelle sur tous les fronts et la reconquête d’image auprès des médias est bien engagée.

Mais aussi quelques contrepoints viennent ternir le climat de ce début d’année : l’attaque contre la bouvine, le re-dépôt de la PPL par Aymeric Caron dans les mêmes termes, le dépôt d’une PPL Les Républicains pour interdire l’entrée des mineurs dans les arènes, la création de la commission sur la condition animale à l’Assemblée Nationale dont la Présidente Renaissance assène que « la corrida est une torture ».

Cela annonce à la fois des attaques frontales mais aussi une guerre de harcèlement pavée de mines anti personnel, stratégies auxquelles le monde taurin et l’afición doivent se préparer. Chacun de son côté ou tous unis ?

L’enjeu est là, il est double :

  • Œuvrer à l’union de toutes les composantes de la corrida, professionnels, instances, aficionados, c’est un préalable, une évidence,

  • Œuvrer aussi à unir l’ensemble du peuple taurin, camarguais, landais, corrida espagnole, est une absolue nécessité.

Pour l’heure, il y a trois champs à labourer pour investir et promouvoir la corrida : le champ juridique et juridictionnel, le champ politique et le champ de l’opinion.

Ces derniers mois la corrida a relevé, en ces trois domaines, plusieurs fois le gant avec des succès, disons plutôt des avancées notables et fragiles à la fois.

  • Le champ juridique et juridictionnel est essentiel en ce qu’il fixe le socle social, les fondements des pratiques taurines mais peut-on interrompre la course à l’échalote ? En effet au-delà du fait que c’est une démarche uniquement défensive, on ne peut pas occulter le risque de nouvelles réglementations moins favorables ou radicales.

  • D’où l’intérêt de peser dans le champ politique. Nos soutiens sont rares et souvent discrets. La pratique récente a montré que le travail de fonds réussi auprès des appareils pour être efficace et durable dans le temps doit s’accompagner aussi d’une présence des aficionados électeurs auprès de leurs élus en alliant beaucoup de pédagogie avec ce minimum de pression politique que leur attribue la démocratie. Toutefois n’oublions jamais que près de 90 % des députés appelés à se prononcer représentent la France hors des traditions taurines.

  • En ce qui concerne l’opinion, les Jeunes Aficionados et les Jeunes Professionnels ont effectué en quelques mois et plus encore en quelques jours un travail auprès des médias qui n’avait plus été réalisé par nos instances depuis des décennies. Mais jusqu’à quand nos décideurs pourront-ils ignorer ceux qui passent à la taquilla, garnissent les gradins de leurs arènes et assurent les fonds de caisse de moult spectacles ?

Ce qu’il faut ne pas oublier : c’est la forte symbolique du chiffre 3, pour nous les trois tiers, qui nous oblige à ne négliger aucun de ces trois champs, au contraire.

Les effets positifs obtenus en 2022 peuvent s’estomper rapidement s’il n’y a pas une continuité dans l ‘action. Et un retournement fondé sur un compromis bourré de bonnes intentions concédées à la sphère animale est à craindre même si nous le combattrons.

Ce qu’il faudrait :

C’est que le socle juridique conforté par les dernières décisions jurisprudentielles soit encore renforcé dans sa densité par une décision ayant un effet durable repoussant toute initiative liberticide.

C’est créer du liant, reconnaître la complémentarité de « tous » ceux qui peuvent agir et apprendre à travailler ensemble. L’intelligence collective ça existe, on sait que quand intelligence collective il y a, cela produit de la cohésion et des résultats! Mais force est de constater que dans notre domaine cela reste hélas un vaste chantier ou un « passage à vide » faute de volonté des décideurs de s’engager dans une telle démarche.

Immanquablement l’avenir des tauromachies contraindra toutes les tendances à se ranger sous une même bannière. Peut-on espérer mieux du changement prochain à la présidence de l’Union des Villes Taurines de France ?

En attendant et comme le préconise Tramber dans sa BD : « Restons calmes et buvons frais », mais restons déterminés et raisonnablement optimistes. La FSTF dans la continuité des États Généraux des Tauromachies sera à la tâche, elle saura sans tarder prendre sa part avec tous ceux qui souhaiteront passer à l’action.

Gardons le contact !