Fédération des Sociétés Taurines de France

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Edito juin 2023 par Dominique Valmary Demain sera ce que nous en ferons

Le mois de juin permet d’effectuer un premier bilan de la saison taurine même s’il n’en constitue pas le point d’équilibre.

Aujourd’hui et pour ce premier semestre 2023 une évidence s’impose : la fréquentation est supérieure aux années précédentes quelle que soit la catégorie des arènes avec une évolution dans la répartition sociale des personnes qui viennent compléter les gradins. Il faudra en analyser finement la nature et en rechercher les causes en évitant les supputations, ressentis, extrapolations hasardeuses et autres conclusions hâtives et triomphalistes si on veut en tirer un bénéfice réel et durable.

Cet apport de clientèle ne devra pas non plus ne rester que la simple satisfaction économique de l’organisateur. A partir de là, il y a nécessité en effet à penser la fidélisation de ce nouveau public parmi lequel le retour remarqué de personnes parties parce que déçues par l’évolution du spectacle; ce phénomène doit être particulièrement surveillé.

Il y a là un indicateur fiable à considérer. Ne pas décevoir doit être le fil conducteur de ceux qui proposent les spectacles. Consolider ces résultats favorables passe donc par une réflexion approfondie de l’offre proposée, notamment en matière de bétail.

A ce titre, la temporada souffle le chaud et le froid, creuse encore plus le fossé entre les corridas dites « toristes » et les corridas dites « toreristes », entre l’émotion légitimement attendue du taureau et l’émotion artistique tout aussi légitime procurée par l’homme.

Peut-on espérer des passerelles entre ces deux mondes ?

Certains toreros montrent la voie à suivre, Morante et Luque s’engagent, agissent, mettent la jambe. Ils n’hésitent pas à accepter des taureaux d’élevages qui montrent caste et bravoure. Leur attitude est à saluer mais le mouvement est encore marginal. Trop de taureaux ne supportent plus le test de la bravoure, les taureaux honorés ne sont trop souvent que des taureaux de troisième tiers, « noblesse molle » et « soseria » l’emportent, devant ce bétail, les trophées tombent à profusion pour saluer des prestations certes esthétiques et méritoires mais incomplètes et pléthoriques dérivant vers le spectaculaire et souvent l’ennui.

Pendant ce temps nos adversaires ne désarment pas, même s’ils sont peu nombreux, eux ils savent transformer le plomb en or ! Maîtres en communication et sûrs de l’oreille conciliante de la presse ils tirent profit d’une décision juridictionnelle pourtant marginale à Pérols ou encore déroulent leur journée nationale anti corrida du 10 juin avec plus de succès dans les médias que sur le terrain…

Les tauromachies ont aussi des choses à dire et à montrer, et pourtant, « pour vivre heureux, vivons cachés » entend-on encore dans nos rangs, non ! Ce temps est fini ! Il faut exister, se faire connaître auprès de la population indifférente et ou non informée. Espérons que la plainte annoncée par l’ONCT/UVTF contre la désinformation flagrante diffusée sur Europe 1 le 14 mai dernier soit déposée et défendue jusqu’au bout.

Par ailleurs, les jeunes professionnels et les jeunes aficionados ont montré qu’ils savaient faire en matière de communication et qu’ils pouvaient faire. Il faut entretenir ce feu.

Prenons exemple sur eux, soutenons les !

Gardons le contact !