Ecole Prosper Mérimée à Nîmes, les esprits s’échauffent autour de la dénaturation d’une fresque réalisée, il y a déjà sept ans et parfaitement visible depuis sur le mur de l’école, par des enfants dans le cadre d’un projet pédagogique. Le fait est grave et les réactions à la hauteur du fait.
Il ne s’agit pas d’une attaque frontale de militants d’une cause quelconque qui auraient pris d’assaut l’œuvre d’art, non. Non, l’acte a été pratiqué de manière plus insidieuse. Il a été pratiqué par une autorité légitime, en l’occurrence la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Gard, qui a pris sa décision en toute connaissance de causes et sans ignorer les valeurs qui fondent l’Education Nationale. En réalité il a été pratiqué sous la pression d’un groupe d’influence.
A toutes les époques des signes culturels, artistiques, architecturaux ont été la cible de pouvoirs politiques plus ou moins légitimes. Mais alors les altérations et destructions ont été le fait d’actions décidées après la prise du pouvoir en tant qu’actes politiques délibérément assumés. La censure a de beaux jours devant elle.
Il y a plusieurs manières d’aborder ce qu’il faut bien appeler une atteinte à une œuvre d’art. Cela pose la question de la bien-pensance et d’une culture officielle qui s’arrogerait le droit d’intervenir à l’encontre du droit d’auteur, de la liberté de création. Les auteurs ou leurs représentants légaux et le Maire de Nîmes ont-ils été consultés, ont-ils donné leur accord ?
Une autre approche consiste à qualifier ce type d’action s’attaquant à une activité reconnue définitivement en conformité avec l’état du droit. Elles émanent de véritables instigateurs qui ont la volonté définitive de proscription, bannissement, ostracisme, la volonté d’éradication de tout ce qui rappelle de près ou de loin un taureau et un torero. Cela relève au mieux d’intolérance, au pire du plus sombre obscurantisme.
La question peut aussi être posée aussi sous l’angle d’actes délibérés relevant de discrimination visant une communauté particulière.
Etonnante est aussi la prise de risque de la Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Gard à l’heure où l’Assemblée Nationale engage la discussion du projet de loi ayant pour objet de garantir la liberté de création des œuvres artistiques et de consolider la protection du patrimoine.
Etonnant non ?
Notre Fédération s’est engagée à réagir, je vous invite à relayer son message en mobilisant le maximun d’aficionados ou de partisans des libertés de penser, de créer, de vivre. En agissant ainsi nous participons au-delà de cette dernière affaire à la défense des intérêts des aficionados. Ce n’est pas la seule action possible.
Mais, sans plus attendre, faisons connaître notre mécontentement par lettre ou par mail à :
Directeur Académique des Services de l’Education Nationale
Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale du Gard
58 Rue Rouget de L’Isle, 30030 Nîmes
Tél. :04 66 62 86 00
Plus ils en recevront, plus ils mesureront les conséquences de leur erreur.