« Être inerte, c’est être battu » CDG
Sans prétendre que rien ne va et que le pire ennemi de la corrida est à l’intérieur, force est de constater que des initiatives indispensables à l’amélioration de son organisation mériteraient d’être engagées par l’instance qui en France devrait régir la tauromachie espagnole, en l’occurrence l’Union des Villes Taurines de France. Par ailleurs les lamentations et les conseils émis par tous ceux qui ont l’habitude de ne pas s’engager – je précise dans l’action, et se réfugient dans l’incantation – qui se contentent de la critique facile sont de moins en moins « entendables » sauf à considérer qu’ils relèvent soit de l’indifférence face aux faits ou de l’intention non avouée de ne pas intervenir.
Aujourd’hui règne une inertie pesante, l’attente de jours meilleurs pour les utopistes et seules fusent des propositions de comptoir ; peut-on continuer ainsi ?
Bien sûr les points essentiels sur lesquels repose l’authenticité et l’éthique des courses à l’espagnole mériterait d’être débattus.
Peut-on continuer à subir l’évolution sournoise de la corrida vers un spectacle où l’esthétique prend le pas sur l’éthique ?
Doit-on accepter le diktat des organisateurs, eux-mêmes sous la contrainte des figuras et valider le modèle actuellement dominant du taureau commercial ?
Faut-il rester au milieu du gué en matière de communication alors que des outils performants ont été réalisés (musée itinérant des tauromachies universelles, catalogue de l’exposition et documentaire) dont la qualité est unanimement reconnue ?
Doit-on renoncer à la suite du plan triennal de défense, promotion et transmission des cultures tauromachiques ?
Ne doit-on pas encourager les nouvelles grandes régions concernées à s’engager dans l’encadrement et l’accompagnement des traditions taurines ?
Ceci dit, il n’est pas pensable de nier la nécessité de voir la corrida évoluer, mais alors il faut en discuter les axes d’amélioration.
Quelle démarche serait plus mobilisatrice que de convoquer des états généraux de la tauromachie ? Cela permettrait aux villes taurines, aux organisateurs, aux professionnels, aux éleveurs et à ceux qui payent, en l’occurrence nous le public, de mener une analyse sérieuse de la situation actuelle et d’évoquer les inéluctables évolutions qui se profilent. Plutôt que de subir le changement ne vaut-il pas mieux construire un projet stratégique destiné à donner un cap partagé ?
Dans son cartésianisme bon teint, mais en l’absence de légitimité institutionnelle lui attribuant une délégation de puissance publique, notre France taurine s’est dotée d’outils qui par le passé ont montré leur efficacité. L’UVTF est l’organe indiscutable pour engager ce type d’ouvrage, l’Observatoire National des Cultures Taurines organisme fédérateur de tous les intervenants possède les compétences pour mener les débats, les professionnels sont organisés en associations ou syndicats, les aficionados sont fédérés, ensembles ils ne peuvent que participer utilement à de tels travaux. Des moyens financiers ont été réunis pour agir. Que reste-t-il à faire ?
Il reste à l’UVTF de prendre l’initiative ; les villes taurines en ont-elles la volonté ?