Fédération des Sociétés Taurines de France

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Istres 2024 – De l’insupportable à l’exceptionnel.

Á Istres de l’insupportable pour un aficionado prônant la défense de l’éthique et de l’authenticité de la corrida, il y en a beaucoup. D’abord les présidences qui ne retiennent du règlement taurin que ce qui les arrange, à savoir dans sa nouvelle version la disparition pour les arènes de seconde catégorie, dont Istres fait partie, de l’obligation des deux piques jusqu’ici réglementaires. Donc une seule pique par tête pour tous les taureaux présentés, pas une pique assassine, au contraire, pour la grande majorité un ersatz de pique. Le choix par les organisateurs de taureaux sans poder y est c’est sûr pour quelque chose. A ce train la prochaine étape sera la suppression du premier tiers puisqu’il n’a désormais à Istres plus de sens.

Le triomphalisme dans l’attribution des trophées (4 corridas, 21 oreilles, 1 queue) permet des comptes-rendus trompeurs et racoleurs, mais a pour effet de dévaloriser ces récompenses. Si la première oreille appartient au public, il n’est pas dit qu’une pétition ultra minoritaire oblige la présidence. Quant à la seconde, qui elle est de son ressort, je conseille aux présidents de se munir de jumelles pour juger de la façon dont est portée l’épée et de sa place. Il est vrai qu’à ce niveau aussi la nouvelle version du règlement de l’UVTF est en recul par rapport à la précédente : l’affirmation que pour l’octroi de la seconde oreille la présidence devait prendre en considération principalement l’estocade a disparu au profit d’une formulation alambiquée et floue.

Et les taureaux ? Rentrant de Madrid où ils sont tous armés et en pointe, le contraste est saisissant. Des cornes ‘sympathiques’ pour les matadors, aux pointes resserrées (abrochados ou carrément brochos), aux bouts arrondis (la bolita), et trop de taureaux bisco. Des taureaux majoritairement faibles, sans poder ni transmission.

Alors le positif. D’abord les cartels dont on peut dire qu’ils sont de luxe. Pour ne citer que deux matadors, voir Castella et Luque est toujours intéressant. Bravo par ailleurs pour la programmation d’une corrida de jeunes avec ‘El Rafi’, Carlos Olsina et Jorge Martinez. Et puis pour finir le maestro Ponce. La faena de son premier taureau restera dans ma mémoire, de celles rares qui nous font revenir aux arènes. Une faena certes sur le voyage mais quel beau voyage, muleta douce et puissante à la fois, malheureusement conclue après deux pinchazos par une épée défaillante. Quelques mouchoirs seulement dont le mien, rappel. La faena de son second reste grande, mais à mon avis un peu en dessous. Pour éviter un nouvel échec à l’épée, la présidence accordera un indulto non justifié par le taureau (une seule petite pique) que le ganadero ne gardera de certainement pas comme semental. Merci à Ponce et tant pis pour ceux qui n’étaient pas là.

Daniel Garipuy

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