LA VOZ de la AFICION : dire la Vérité du Ruedo !
par Daniel Garipuy
La Voz de la Afición est le journal de l’Association El Toro de Madrid qui regroupe des aficionados madrilènes exigeants. Tiré à 4000 exemplaires, il est distribué gratuitement à l’entrée des arènes. Dans son numéro d’octobre 2024, un article de son président Roberto Garcia Yuste a retenu mon attention : « La lâcheté de la presse taurine », en voici quelques morceaux choisis (traduction Daniel Garipuy) :
« Le manque avéré d’aficion (des chroniqueurs taurins des media officiels), leur manque de critique, leur manque de courage pour dénoncer les fraudes et/ou poursuivre certains toreros et éleveurs, est évident. Presque tous sont unis par un leitmotiv : quand ils ne savent pas quoi écrire ils sortent le joker qui consiste à s’attaquer à l’aficionado, celui qui paie, celui qui exige. La campagne contre le tendido 7 au cours de la dernière San Isidro en est un exemple qui ne laisse aucune place au doute.
La critique taurine devrait refléter ce qui se passe dans le ruedo, ni plus ni moins, dire la vérité, frontalement, sans tenir compte de qui il s’agit. Malheureusement ce n’est pas le cas. Beaucoup de journalistes nous racontent des demi-vérités, masquent les lacunes de certains toreros, cachent leurs erreurs et encensent tout ce que font ces chouchous du système. Les éleveurs et les empresas jouissent aussi souvent de ces faveurs, ce qui pousse les aficionados à suspecter l’existence de récompenses matérielles pour leur confrérie…
Il arrive la même chose pour les élevages : ils appellent “durs” et attaquent sans pitié ceux qui ne sont pas à leur goût, ils justifient toujours les “domecqstiqués” sous couvert de noblesse et de qualité…Ils se mettent en colère contre l’excès de trapío en corridas et novilladas et se taisent devant le demi-taureau ou la suspicion de manipulations frauduleuse des cornes. Ils critiquent la caste et louent la toréabilité.
Je reconnais qu’écrire une chronique quotidienne durant le cycle de la San Isidro n’est pas chose aisée. Il faut avoir des idées claires, un lexique taurin étendu et une grande capacité de synthèse pour décrire la réalité de ce qui se passe dans le ruedo et intéresser le lecteur. Je soupçonne qu’il soit aujourd’hui difficile pour beaucoup de ces journalistes et autres grattes papiers d’écrire sur les taureaux et, quand la tarde ne se déroule pas comme ils l’auraient souhaité, c’est-à-dire à l’avantage des empresas et des toreros, plutôt que de critiquer ceux qui en vivent, ils blâment l’aficionado exigeant – bien sûr parfois en donnant de la voix ou en brandissant des pancartes – mais c’est grâce à lui qui paie sa place que perdure la corrida…
Nous pourrions écrire tant et tant sur ces critiques, mais pour ne pas nous étendre nous mentionnerons seulement quelques exemples de ces collaborateurs taurins…
Ils ont tous en commun trois axes : le premier mener une campagne incendiaire contre les présidents qui ne leur plaisent pas, surtout s’ils vont à l’encontre des intérêts de l’empresa et sont exigeants quant à l’octroi des oreilles. Le second faire effort pour réduite le trapío des taureaux, et surtout celui des novillos présentés à Madrid. Enfin faire de Las Ventas une place triomphaliste…
Pour finir, souvenons-nous que la corrida a trois piliers, le taureau, le torero et l’afición ; cette dernière est méprisée et parfois insultée, mais n’oublions pas que sans elle, sans ceux qui viennent aux arènes, la corrida disparaîtrait… »
https://eltoro.org/la-voz-de-la-aficion/ (site de l’association EL TORO DE MADRID)
https://eltoro.org/boletin-62-la-voz-de-la-aficion-de-octubre-2024/ (PDF du journal cité)