Fédération des Sociétés Taurines de France

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Vic sur Toros

Le Taureau Brave existe (encore), nous L’avons rencontré à la feria del Toro 2024. Bien sûr il y a eu quelques déconvenues avec une météo capricieuse voire détestable pour la corrida concours ce qui a dû dissuader une partie du public. En corollaire à ce temps pourri les difficultés de circulation dans la ville liées à la fermeture des parkings en herbe habituels.

Malgré cela plusieurs 4/5ièmes d’arènes et un public saisi par l’émotion qui reste en place alors qu’il aurait pu quitter les gradins la pluie tombant en continu ce qui a rendu la piste impraticable ou qui attend sagement la reprise de la corrida pendant une heure et demie après l’accident de Román sans récrimination aucune, sans impatience exprimée. Pour des gens qui ont la réputation d’avoir le sang chaud il faut le faire. D’évidence les Toros y sont pour quelque chose.

La présentation d’avant féria était irréprochable, les images et vidéos alléchantes. Origines, armures, trapio… prêchaient pour une réussite, restait toutefois la prudence habituelle de l’aficionado qui sait qu’en matière de toros et en paraphrasant Alfred de Musset « il faut en essayer plusieurs pour en trouver un bon ».

Force est de constater qu’à la fin de l’envoi les Vicois ont incontestablement atteint la cible et ce grâce aux nuances dues à la diversité des encastes.

Pour moi les Raso de Portillo ont manqué d’un peu de piquant, les Cuadri étaient un peu moins cuadri, le casting de la concours fut irréprochable, les Dolorès Aguirre aussi satisfaisants qu’à Bilbao 2023 et San Agustin del Guadalix 2024, Los Maños inégaux dans leur comportement mais intéressants et les erales du Lartet parfaits pour apprendre le métier.

Ce qui est affirmé ici doit être bien sûr tempéré par ce que font les hommes de ces taureaux eux qui ont accepté de venir à Vic, il faut du métier et de l’envie quelque soit l’âge. Pour l’édition 2024 se sont distingués parmi les plus capés un Fernando Robleño regular, Gómez del Pilar mal servi au sorteo, Sánchez Vara heureux comme un novillero, Dámian Castaño convalescent de ses déboires récents. Les révélations et confirmations viennent de Juan de Castilla et de Luis Gerpe qu’on aura plaisir à revoir.

Les regrets sont là aussi avec Esaú Fernández pas à la hauteur de ses dernières prestations, l’effacement d’Octavio Chacón, les difficultés de El Rafi qui peuvent s’expliquer et bien sûr la blessure d’un Román attendu mais qu’on n’a pas eu le temps de voir. Regrets aussi au niveau des novilleros avec ou sans chevaux qui ont globalement déçu.

Des ressentiments aussi lorsqu’on analyse les tiers de piques où mieux peut être fait, la distance appropriée et progressive n’étant que peu respectée, les piques jamais posées avant l’impact, mal placées et trop souvent replacées et peut être aussi en trop grand nombre, le positionnement du cheval quasiment jamais présenté de frente alors que les chevaux sont très mobiles. Mais il faut espérer puisque la présence d’un seul cheval en piste et le respect du montage de la pique se sont imposés en quelques saisons seulement.

Je ne parlerai pas de la suerte suprême souvent hors des critères académiques les cornes et la caste en étant certainement la cause.

Vic se mérite et si la perfection n’existe pas, on l’a approchée pendant le weekend et presque atteinte avec la prestation d’un Morenito de Aranda qui s’est comporté en grand chef de lidia, s’est montré être l’excellent torero qui a su façonner à sa main ses trois élus et qui a été fort respectueux de son compagnon Román.

Plusieurs saluts aussi pour les banderilleros qui ont agi avec professionnalisme à la brega et pour certains au-delà du raisonnable aux banderilles face à du bétail exigeant, n’est ce pas Mathieu Guillon ?

Certains diront que les présidences ont parfois cédé à l’émotion qui envahissait l’arène mais il n’y a pas eu ni injustice ni laxisme. Peut-on reprocher au président de s’être départi de sa neutralité quand la communauté taurine était elle aussi saisie par la liturgie du jour ?

Pour conclure, cette féria n’aurait pas été réussie sans les areneros qui ont remis en état la piste en 3 coups de cuillère à pot (doux euphémisme), l’équipe médicale, les organisateurs, Les Armagnacs à saluer pour leurs initiatives opportunes à la pique et aux banderilles, les clarines, la cuadra de caballos, les hommes et les femmes de l’ombre, etc…

Incontestablement, le Club Taurin de Vic a résolu la formule magique (Toros³ x Lidia) + Arte. Mais

« les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » assure le sage alors, après deux férias particulièrement réussies donnant frissons et chair de poule que doit-on attendre pour 2025 ? Des Toros, des Toros, encore des Toros ! Vic Fezensac est bien devenue Vic sur Toros.

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