On sait au travers de ses annonces successives que depuis un certain temps l’UVTF travaille la question essentielle des droits sociaux des professionnels de la corrida. A la lecture des récents échanges de communiqués évoquant l’organisation de la feria de Beaucaire il apparaît que le sujet n’est par purgé alors que le droit français et le droit européen le permettraient.
En la matière doivent primer le respect de l’éthique et la préservation des droits sociaux des professionnels c’est ce qu’avait évoqué la FSTF lors des États Généraux des Tauromachies et pendant les travaux du chantier n°2.
L’abcès sera-t-il crevé à l’occasion de cette crise ? Le bon sens, le droit et l’éthique l’emporteront ils ? Il faut l’espérer pour la pérennité de la corrida.
Association des Matadors de Toros Français – Association des Banderilleros et Picadors Français – Unión de Toreros – Unión Nacional de Picadores y Banderilleros Españoles Les quatre associations et syndicats professionnels de toreros français et espagnols dénoncent les organisateurs et le gérant de Beaucaire… En engageant directement les picadors et les banderilleros, puis en tirant au sort la composition des cuadrillas, l’association « Associacion taurine beaucairoise » et monsieur Thierry Cazaubon, gérant de la SAS Poderosa, respectivement organisatrice et gérant des novilladas programmées les 27 et 28 juillet 2024, à Beaucaire, portent atteinte aux droits des novilleros et aux usages de la profession qui confèrent à chaque torero le droit d’engager la cuadrilla de son choix, droits garantis par le Règlement taurin municipal de l’UVTF (art. 71.1) et par la Convention collective du secteur. Afin que cette initiative condamnable ne crée pas un précédent préjudiciable au libre exercice de leur profession, l’Asociacion des Matadors français, l’Association des picadors et banderilleros français, l’Union des Matadors et l’Union nationale des picadors et banderilleros espagnols dénoncent cette violation de leurs droits et présenteront des réclamations auprès de l’Union des Villes Taurines Françaises et devant la Commission permanente de suivi de la Convention collective.
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L’Association Taurine Beaucairoise et la Société PODEROSA représentée par Monsieur Thierry CAZAUBON répondent par la présente au communiqué de presse des quatre Associations et Syndicats professionnels de toreros français et espagnols. L’ATB et la Société PODEROSA n’ont jamais porté atteinte d’une façon ou d’une autre, aux intérêts des professionnels taurins. A l’occasion de la Féria de BEAUCAIRE 2023, les novilleros engagés ont rencontré les plus grandes difficultés pour trouver des subalternes ayant une pratique suffisante pour les assister efficacement. Saisies de cette difficulté, l’ATB et la Société PODEROSA ont consulté plusieurs professionnels français et espagnols qui ont validé le principe de l’embauche directe des subalternes par l’organisateur, ce qui d’ailleurs, correspond à la situation juridique en France. Il convient de rappeler qu’en application de l’article L7121-3 du Code du Travail français, l’organisateur est présumé être l’employeur du torero ou novillero, ainsi que des subalternes (banderilleros, picadors, mozos de espada). Par voie de conséquence, non seulement la pratique mise en oeuvre par l’ATB et la Société PODEROSA est totalement conforme au droit français, mais encore, ne contrevient en rien aux usages puisque celle-ci a été mise en œuvre avec l’accord des novilleros. A ce propos, il est important de préciser que le tirage au sort des subalternes embauchés correspond à une volonté de ne pas imposer tel ou tel professionnel à un novillero, mais de laisser le sort définir la composition des cuadrillas dans un souci d’égalité et de non discrimination. Le communiqué de presse des quatre Associations de professionnels taurins pour tenter de convaincre du bien-fondé de sa démarche, fait référence à l’article 71-1 du règlement taurin municipal de l’UVTF et à la « convention collective du secteur ». La simple lecture de l’article 71-1 du règlement taurin municipal de l’UVTF met en évidence le fait qu’il n’existe aucun droit particulier en termes de choix concernant l’embauche des subalternes par le torero. L’article 71-1 ne fait que référence à la composition effective des cuadrillas en fixant le nombre des différents subalternes. En ce qui concerne la « convention collective du secteur », le communiqué de presse considéré fait référence à la convention collective espagnole du secteur taurin appelée « convenio ». Le « convenio » est une convention collective espagnole qui ne présente aucun caractère obligatoire en France. A ce propos, la Commission permanente de suivi de la convention collective (convenio) évoquée dans le communiqué de presse, est une organisation espagnole qui n’a aucune compétence sur le territoire national français. Il n’est pas inutile de préciser que l’application du « convenio » imposée par certains professionnels taurins avec une grille de salaire très favorable, entraîne des conséquences financières importantes pour les organisateurs et compromet souvent l’équilibre financier des spectacles et, de par là même, la survie de la tauromachie en France. Sur le fond, aucun organisateur français n’est obligé d’appliquer cette convention collective étrangère sur le sol national comme le rappelle la note de l’UVTF aux organisateurs du mois de janvier 2022 (article 3-2 couverture sociale des toreros), mais aussi l’Administration française à travers la Direction Générale du Travail près le Ministère du Travail, du plein emploi et de l’insertion, ainsi que l’Administration espagnole à travers la Direction Générale de la Sécurité Sociale des toreros en Espagne. L’ATB et la Société PODEROSA regrettent vivement le caractère polémique et quasi diffamatoire du communiqué de presse des quatre Associations professionnelles qui portent à la connaissance du milieu taurin et des aficionados, des informations incomplètes, déformées et fallacieuses de nature à porter atteinte à l’honneur et la réputation de l’ATB et de la Société PODEROSA représentée par Monsieur Thierry CAZAUBON. Les signataires se réservent le droit de saisir la Juridiction compétente pour obtenir réparation du préjudice subi du fait d’un communiqué de presse qui apparaît comme l’expression d’une volonté de nuire à leur réputation et à leur honneur. Aficion Taurine Beaucairoise, M. Laurent Giner, Président de l’ATB SAS Poderosa, M. Thiery Cazaubon |