Edito novembre2024 : « Aficionado, passe ton chemin »
Le nouveau règlement taurin produit déjà ses premiers effets. Ainsi, ceux qui peuvent en tirer intérêt, ont vite pris leurs marques dans l’application de ce nouveau texte qui va dans le sens de leurs attentes.
D’évidence les Commissions Taurines Extra Municipales – les CTEM – et donc les aficionados gênent les organisateurs des places de première catégorie.
Aujourd’hui deux clubs taurins montois, los Pechos et la Puya, renoncent à siéger parce qu’ils ne sont pas entendus. A Bayonne, les cartels sont annoncés dans la presse avant que la CTEM n’ait été consultée. A Arles, le délégataire se fait représenter plus que de mesure. A Nîmes et Béziers, la consultation de l’instance n’est que formelle. On voit avec ces quelques exemples ce que deviennent les CTEM, de simples chambres d’enregistrement.
Ces tendances précédaient l’approbation du règlement 2024 lequel a entériné les souhaits des puissants qui n’envisagent pas de soumettre leurs décisions à un quelconque avis pouvant remettre en question leurs programmations voire, ils n’entendent pas que soient émises des propositions différentes aux leurs.
La réponse souvent apportée est que eux s’engagent financièrement et qu’il leur faut remplir les arènes. Il faut donc en conclure que le client fidèle n’a plus son mot à dire.
On comprend mieux pourquoi la concertation sur le nouveau règlement a été interrompue unilatéralement par l’UVTF avant une approbation à la hussarde, laquelle UVTF représente certes les villes taurines mais aussi les villes en gestion directe des arènes, un mélange des genres qui n’interroge personne.
Demain, nous pourrons mesurer les effets des réformes sur le premier tiers et l’attribution des trophées.
« Aficionado passe ton chemin mais n’oublie pas de t’arrêter à la taquilla » !
Dominique Valmary
illustration Alain Ripoll