Réponse aux Aquoibonistes
Les initiatives culturelles auxquelles la corrida donne corps ont connu ce samedi un épisode qui marquera les esprits à plus d’un titre.
En effet en clôture du IX ième cycle de conférences « La Robe Noire » organisé par le Cercle Taurin Nîmois s’est tenu le procès audacieux de trois situations qui portent atteinte aux droits et intérêts des aficionados : la décision de l’Alcade de Madrid de ne plus financer l’école taurine et de supprimer toute référence taurine dans les documents touristiques de sa Ville, la décision liberticide prise en Catalogne, le non pourvoi en cassation devant le conseil d’État commis par le premier ministre français.
Avec la collaboration essentielle de l’Institut International de Droit Taurin a été imaginé et mis en scène au sein d’un prétoire habilement reconstitué le déroulement d’une instance pénale mettant en cause les personnes morales et les auteurs prévenus.
Grâce à la participation de personnalités françaises et espagnoles de haute volée représentant le tribunal, le parquet, les experts, les parties civiles, la défense, le procès fictif a pris corps et montré l’utilité des démarches juridiques et l’importance du politique dans ce qui relève de la préservation des traditions populaires et des libertés.
L’intitulé ne laissait aucun doute quant au sujet que les intervenants avaient à traiter :
Le procès : hypocrisies, trahisons et autres concours de lâcheté politique
Au terme des débats et à l’issue du délibéré juridiquement argumenté les peines sont tombées avec l’à propos et l’humour, deux approches non antinomiques, qui siéent en pareil exercice.
Il ne m’appartient pas de dévoiler le contenu des débats qui feront l’objet d’une exploitation écrite et vidéo ultérieure. Le public a appris que les positions se sont un peu infléchies à Madrid, que la décision catalane a été sanctionnée par la cour constitutionnelle espagnole, que malgré l’abstention du gouvernement français la corrida demeure inscrite sans conteste au patrimoine immatériel français…
Comme au théâtre les acteurs de cette allégorie à la fois fictive et pourtant bien réelle ont séduit les nombreux participants qui ont reconnu avoir beaucoup appris et leur ont réservé une ovation nourrie et méritée.
Cet exemple réussi de pédagogie, un des événements majeurs de la saison culturelle taurine (1), est la démonstration que la corrida est un élément sociétal incontournable dépassant la caricature qui en est faite par ceux qui veulent la rayer des pratiques humaines respectables. Et que sa promotion doit passer par tous les types d’expression.
Attendons la publication des actes ils étonneront, n’en doutons pas, les Aquoibonistes les plus convaincus.
(1) à lire également le pregon prononcé par Michel Cardoze à Nîmes le même jour: https://lesavocatsdudiable.tumblr.com/