Rendons nous à la raison
Nous venons tout juste de prendre conscience de ce qu’est un confinement à l’issue de la troisième semaine d’enfermement que deux informations apparemment contradictoires sont annoncées:
- le strict confinement sera certainement prolongé jusqu’à au moins fin mai et après…
- le déconfinement sera progressif dans le temps et adapté aux lieux et aux circonstances; est même créé un ministère adhoc.
Chacun peut se faire sa propre idée de la situation avec la certitude que l’on sait que personne ne sait et qu’en la matière rien ne peut être ni contesté ni incontestable ; la vérité d’aujourd’hui n’est vraiment pas celle de demain.
Les tauromachies sont durement touchées et il est à craindre que la deuxième partie de la saison ne se déroule pas dans des conditions favorables. Les régions taurines sont pourtant plutôt épargnées par la pandémie d’où une vigilance qui risque paradoxalement de durer pour les protéger.
La priorité sera logiquement donnée à la reprise de l’économie de production. Et raisonnablement, le déconfinement ne pourra pas autoriser des manifestations rassemblant des milliers de personnes avant plusieurs mois.
Quelles que soient les échéances les effets collatéraux vont plomber sévèrement la reprise : le pouvoir d ‘achat du public va durablement s’en ressentir, le moral et l’esprit de fête seront altérés, les reports de férias et corridas vont produire des télescopages préjudiciables. Alors soyons lucides et constatons que la saison a perdu son sens, le Tour de France déplacé d’un mois, la Madeleine fin août, les élections municipales renvoyées à octobre… Bien sûr, nous verrons quelques taureaux à l’automne mais la fête est gâchée.
L’absence de visibilité à plus de quinze jours pour les organisateurs et les professionnels n’est pas supportable, ils veulent et nous aussi nous voulons savoir. Le rôle du politique est de décider même si les experts ne peuvent pas l’éclairer et le rassurer à cent pour cent. En effet la vie sociale continue en l’absence de certitudes scientifiques, il en a toujours été ainsi et une gestion de crise ne peut être conduite que sur des certitudes.
Malgré cela, à l’entame de la quatrième semaine de confinement, les informations sont distillées jour après jour, semaine après semaine semant alternativement doutes et espoirs. Or laisser les organisateurs égrener le chapelet de leurs renoncements est peu compréhensible, c’est peu responsable ! En effet les prévisionnistes savent déterminer aujourd’hui ce qu’il en sera de l’encadrement des vacances d’été, ce que seront les déplacements et les rassemblements de populations d’ici l’automne.
Alors, que nos gouvernants cessent de nous balader comme si la population n’était pas à même de comprendre et qu’ils annoncent qu’au mieux il n’y aura pas de regroupements de foules avant octobre prochain.
2020 aura été une année sans printemps et avec comme perspective un été bien maussade. Alors, j’ai un rêve que les quelques corridas qui se profilent se transforment en festivals et bénéficient aux perdants les plus fragiles, une occasion de nous rassembler et de témoigner.