Fédération des Sociétés Taurines de France

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Et si le ressort était cassé ?

Les bilans de la saison 2020 fleurissent comme au temps où la tauromachie poursuivait son bonhomme de chemin entre Charybde et Scylla. En cette fin d’année, ils tentent de donner du sens à une saison qui, malgré elle, en a bien été privée. Accordons leur le mérite de tracer l’historique de la condamnation de la tauromachie à une brutale mise à pied, comme toutes les autres activités sociales, économiques, culturelles, cultuelles, artistiques ou sportives l’ont été par la pandémie.

Annus horribilis pour certains, année de transition pour d’autres, illusion d’un nouveau modèle pour quelques uns, 2020 a-t-elle réussi à susciter la saine prise de conscience de la gravité de la situation susceptible de provoquer une catharsis pouvant ouvrir la voie à un avenir meilleur ?

Le test des États Généraux des Tauromachies en sera un indicateur à l’heure où les premières annonces pour la prochaine saison – toutes aussi louables et méritoires qu’elles soient – ne laissent rien augurer d’autres que le souhait de sauver les apparences comme on sauve les meubles.

Or, il y a pourtant des signes positifs : des taureaux plus beaux que jamais hantent les herbages, les professionnels, dont la raison d’être est d’exercer leur art, sont particulièrement motivés, les jeunes en formation dans les écoles piaffent d’affronter le bétail, les organisateurs sont prêts à remettre le couvert. Mais l’enjeu majeur sera de mesurer si le public est prêt à retourner dans les arènes comme il le faisait auparavant sans trop manifester ses exigences ; le défi sera aussi, et surtout, d’en conquérir de nouveaux.

Par ailleurs, cette saison manquée a permis à nombre d’aficionados d’analyser leur propre attitude face à une offre inégale et souvent décevante en consommateurs de spectacles taurins qu’ils sont. Cela ne saurait suffire, leur engagement militant pour défendre la cause devra être recherché, mais, même si c’est le cas, pour quelle tauromachie ? D’évidence la corrida ne se justifie au XXIème siècle que si elle est éthique et promeut les valeurs d’authenticité qu’elle a légitimement conquises et parfois oubliées.

Le coup d’arrêt de 2020, qui va se poursuivre plusieurs mois encore, peut être fatal dans le contexte de bienpensance animaliste qui nous contraint. Aussi en ces temps incertains, l’avis des aficionados ne saurait être ignoré par les décideurs, cela exige de leur part d’engager le dialogue pour obtenir de la cohésion et tendre au rassemblement de la communauté taurine.

Alors qu’espérer pour 2021, a minima, une « meilleure » année !

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 Drôle de rentrée 

     C’est l’heure de la rentrée civile et citoyenne mais aussi de la rentrée taurine puisqu’après le néant du printemps et une reprise champêtre cet été se profilent des spectacles taurins de toutes natures où, bémol, les corridas intégrales seront rares. Trop en effet de mixages de pratiques différentes avec le souci légitime de remplir la jauge autorisée et d’ouvrir l’éventail de l’offre au plus large public possible. Ces formules présentent toutefois l’inconvénient de faire disparaître « la competencia » qui constitue l’intérêt de la corrida intégrale. Mais au final il fallait une reprise en 2020, fût-elle symbolique, alors ne faisons pas la fine bouche.

     Et pour nous, fédération, quelle rentrée ?

Notre rentrée sera celle de la continuité puisque la FSTF ne perd pas le fil de son engagement à réunir les États Généraux des Tauromachies.

Votre massive contribution à la vaste consultation nous y invite : vos réponses aux 4 premiers questionnaires constituent à ce jour une masse dépassant largement les 100 000 informations sur ce que pensent les aficionados, les organisateurs, les professionnels, les acteurs-bénévoles et les élus sur les différents aspects questionnés des Tauromachies.

Les EGT en chiffres au 01 09 2020

4 questionnaires publiés

30 questions posées

227 items proposés

103 000 avis, propositions… réunis

et les réponses aux questions ouvertes

     Et ce n’est pas fini puisque se profile le Q 5 dédié à chaque Tauromachie, dont la corrida, qui va paraître mi-septembre prochain.

Ces informations constitueront une banque de données exceptionnelle jamais réalisée à ce jour qui, par le volume réuni et la qualité exprimée, sera difficile à ne pas considérer à l’heure de prendre les décisions attendues.

Les spectacles taurins ne sont pas un produit commercial comme un autre, leur organisation repose sur un droit coutumier qui exige, par nature, l’adhésion de la communauté taurine dont les passionnés qui les font vivre.

Faisons nôtre l’adage qui dit que « les électeurs votent avec leurs pieds ».

     La FSTF poursuit donc son projet d’EGT avec la tenue des Ateliers Thématiques au quatrième trimestre et du Grand Débat en début 2021 sous l’égide d’un Comité de Pilotage élargi.

Notre méthode garantit une vraie concertation de toutes les parties bien au delà des aficionados que nous nous efforçons de représenter.

Cela parce qu’il en va de l’avenir de nos passions, alors suivez-nous.

           Ah, Taureau quand tu nous tiens !
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ixième agression pour un énième combat

« Le découragement est un faux pas. La colère est une courte folie » nous enseigne Horace.

Une fois le confinement et la vague verte passés, il est temps d’entamer les travaux dirigés. Pour se refaire une cerise après la déroute des municipales, sauf à Toulouse, La République En Marche dépose une énième proposition de loi visant à interdire l’entrée des arènes aux mineurs de moins de 16 ans. Par ailleurs dans un élan profondément démagogique soutenu financièrement et avec la force de frappe de la communication mondialisée – notamment par Xavier Niel patron de Free Mobile et co-actionnaire du journal Le Monde qui déclare avoir découvert récemment l’enjeu de la cause animale – Hugo Clément, amuseur télévisuel, lance une demande de Référendum d’Initiative Partagée sur le bien être animal. Dans un projet racoleur il mêle toutes les causes propres à faire pleurer dans les chaumières et annonce fièrement « six mesures voulues par 80% des Français » dont celle que nous réprouvons à l’avance.

Une telle initiative relève de leur droit de citoyen toutefois n’est-ce pas le moment de s’interroger sur la position des politiques qui disent nous comprendre et nous défendre sans que l’on puisse en mesurer les effets au delà de discrets effets oratoires.

Aujourd’hui Jean Castex accède à l’éminente fonction de premier ministre en charge des fonctions définies ainsi par l’article 20 de la Constitution :

« Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement »…

Au delà des très lourds dossiers sociaux, économiques et financiers qui sont devant lui il lui appartient donc de gérer les deux sujets sus-évoqués.

Ses origines vicoises malgré son intérêt non encore démontré pour les tauromachies laissent à penser qu’elles sont un atout majeur dans le énième combat qui est devant nous.

En effet il est aisé de pronostiquer que tel RIP sera bien plus rassembleur que le RIP d’opposition à la privatisation des Aéroports De Paris qui a échoué sur les rives du néolibéralisme.

Nous pourrons donc juger de l’efficacité d’un premier ministre né à Vic Fezensac face à ces deux initiatives liberticides. Saura-t-il mesurer le poids des cultures locales et les protéger, se réfèrera-t-il au droit européen qui préserve les minorités culturelles ?

Ce n’est qu’à la fin de la foire que l’on compte les bouses, j’imagine qu’il en est de même dans son Gers taurin natal. Lui et les politiques doivent sortir du bois, nous attendons qu’ils mettent la jambe et vite !

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Taureau quand tu nous tiens

     La crise sanitaire aura servi de déclencheur : les constats que l’on connaissait et les errements qui perduraient ont révélé les limites du système actuel fondé sur des égoïsmes à courte vue et une économie artificielle. Depuis, le mundillo « mondial » se réveille, de nombreuses intentions louables se manifestent, les annonces de changements à venir se multiplient, des initiatives diverses apparaissent toutes liées à l’urgence de la situation mais toutefois sans la moindre coordination ce qui est dommageable même si cela n’enlève rien à leurs intérêt et utilité.

     La FSTF consciente depuis longtemps de la nécessité de réforme a réfléchi dès 2018 sur la question essentielle de la transmission puis en 2019 sur l’éthique en corrida. En janvier 2020 elle appelait à la convocation d’États Généraux des Tauromachies et faute d’avoir été entendue elle s’est résolue à provoquer le débat indispensable à la survie de la passion qui nous rapproche.

     Pourquoi ?

Parce que remettre à flot la tauromachie de manière durable et dans des conditions pérennes ne pourra se satisfaire de la simple addition de mesures conçues isolément sans une recherche commune de solutions avec le souci de leur cohérence.

Le temps des décisions ne peut ignorer deux préalables incontournables :

  • consulter le plus largement possible ceux qui font la tauromachie, ceux qui contribuent à son fonctionnement et ceux qui passent à la taquilla,
  • concerter les mêmes de manière sincère avant que les décisions soient arrêtées,

et une exigence qui l’est tout autant :

  • construire un vrai projet global partagé pour la corrida des décennies à venir.

     L’implication et l’adhésion d’un maximum de personnes est à rechercher auprès de nous tous professionnels, éleveurs, toreros, organisateurs, élus, bénévoles, aficionados isolés, associations taurines etc… Dans l’intérêt de nous tous, la FSTF a donc décidé de donner l’élan, elle s’engage à respecter la méthode déjà présentée pour la partie qui lui revient et veillera ensuite à ce que la démarche aille jusqu’au bout.

     L’avenir de la tauromachie est à ce prix, celui de votre participation active aux États Généraux des Tauromachies.

Vous connaissez les conditions qui encadrent la première phase, la phase de la consultation. Le 18 mai vous aurez accès au premier questionnaire d’une série de quatre,

mobilisez-vous, exprimez-vous, nous attendons vos contributions.

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Rendons nous à la raison

     Nous venons tout juste de prendre conscience de ce qu’est un confinement à l’issue de la troisième semaine d’enfermement que deux informations apparemment contradictoires sont annoncées:

  • le strict confinement sera certainement prolongé jusqu’à au moins fin mai et après…
  • le déconfinement sera progressif dans le temps et adapté aux lieux et aux circonstances; est même créé un ministère adhoc.

Chacun peut se faire sa propre idée de la situation avec la certitude que l’on sait que personne ne sait et qu’en la matière rien ne peut être ni contesté ni incontestable ; la vérité d’aujourd’hui n’est vraiment pas celle de demain.

     Les tauromachies sont durement touchées et il est à craindre que la deuxième partie de la saison ne se déroule pas dans des conditions favorables. Les régions taurines sont pourtant plutôt épargnées par la pandémie d’où une vigilance qui risque paradoxalement de durer pour les protéger.

La priorité sera logiquement donnée à la reprise de l’économie de production. Et raisonnablement, le déconfinement ne pourra pas autoriser des manifestations rassemblant des milliers de personnes avant plusieurs mois.

     Quelles que soient les échéances les effets collatéraux vont plomber sévèrement la reprise : le pouvoir d ‘achat du public va durablement s’en ressentir, le moral et l’esprit de fête seront altérés, les reports de férias et corridas vont produire des télescopages préjudiciables. Alors soyons lucides et constatons que la saison a perdu son sens, le Tour de France déplacé d’un mois, la Madeleine fin août, les élections municipales renvoyées à octobre… Bien sûr, nous verrons quelques taureaux à l’automne mais la fête est gâchée.

     L’absence de visibilité à plus de quinze jours pour les organisateurs et les professionnels n’est pas supportable, ils veulent et nous aussi nous voulons savoir. Le rôle du politique est de décider même si les experts ne peuvent pas l’éclairer et le rassurer à cent pour cent. En effet la vie sociale continue en l’absence de certitudes scientifiques, il en a toujours été ainsi et une gestion de crise ne peut être conduite que sur des certitudes.

Malgré cela, à l’entame de la quatrième semaine de confinement, les informations sont distillées jour après jour, semaine après semaine semant alternativement doutes et espoirs. Or laisser les organisateurs égrener le chapelet de leurs renoncements est peu compréhensible, c’est peu responsable ! En effet les prévisionnistes savent déterminer aujourd’hui ce qu’il en sera de l’encadrement des vacances d’été, ce que seront les déplacements et les rassemblements de populations d’ici l’automne.

     Alors, que nos gouvernants cessent de nous balader comme si la population n’était pas à même de comprendre et qu’ils annoncent qu’au mieux il n’y aura pas de regroupements de foules avant octobre prochain.

2020 aura été une année sans printemps et avec comme perspective un été bien maussade. Alors, j’ai un rêve que les quelques corridas qui se profilent se transforment en festivals et bénéficient aux perdants les plus fragiles, une occasion de nous rassembler et de témoigner.

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       S.G.D.G

     La situation sociale et économique de la tauromachie va être violemment impactée par la crise du coronavirus. Les annulations de spectacles se multiplient en application des décisions gouvernementales destinées à ralentir la propagation du virus. Sont touchés les organisateurs, les professionnels, les éleveurs et à une moindre mesure le public qui se faisait une joie de courir les arènes au hasard d’annonces intéressantes.

     Les conséquences seront terribles pour les professionnels relevant du statut des intermittents du spectacle qui n’auront pas le nombre de contrats leur garantissant les droits sociaux y afférents. Ayons aussi une pensée pour ceux pour qui 2020 devait être une année décisive, citons Thomas Joubert et Maxime Solera qui ne pourra honorer le contrat de sa dernière novillada à Madrid ni vivre son alternative courageusement engagée devant des taureaux de Miura. N’oublions pas les organisateurs associatifs qui déjà en temps normal peinent à boucler leurs budgets et qui subiront du fait des annulations des frais incompressibles non indemnisables.

     Bien sûr il y aura des reports mais ne nous leurrons pas le nombre de spectacles organisés sur l’année sera significativement en baisse, 2020 sera une année noire dans la mesure où le deuxième semestre ne saurait compenser les effets dévastateurs du premier.

     Pour l’aficionado, il reste la possibilité de visiter le campo et d’aider par ce biais les éleveurs si les conditions de déplacement ne se compliquent pas. Une solution palliative en attendant les annonces de restrictions distillées au fil des jours sans qu’aucune échéance de retour à la normale ne soit prévisible.

Sans visibilité donc et Sans Garantie Du Gouvernement selon la formule consacrée !

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        Taureau quand tu nous tiens!

     Décembre 2019 a donc scellé la fin d’une aventure de plus de soixante ans entre une entreprise sentant bon le midi et à l’origine du deuxième groupe mondial de spiritueux, l’œuvre d’un génie industriel, Paul Ricard, et le monde des taureaux dont lui même puis sa famille sont restés amoureux.

Il faut admettre la fin de ce partenariat qui, à l’évidence, soudait les aficionados du Sud Est au Sud Ouest, du Nord au Sud. Les racines populaires demeurent par le soutien maintenu à la pétanque et à la boule lyonnaise mais pour combien de temps encore ?

      Se pose alors la question de la suite réservée à l’union des clubs qui rassemblait chaque fin d’année toutes les tauromachies en ce lieu symbolique, le Domaine de Méjanes. En toute logique certains ont le projet d’en perpétuer la dynamique, il sera toujours temps de connaître les buts et le projet de la nouvelle union mais par décence, laissons courir le délai de viduité.

     Rappelons toutefois que plusieurs clubs taurins avaient opté pour la double appartenance UCTPR – FSTF ; après avoir mesuré nos différences ils ont su apprécier nos complémentarités. La FSTF s’attache plus particulièrement à défendre les intérêts des aficionados, à militer pour une corrida éthique et authentique et à préserver l’intégrité du taureau. Son bilan historique nourri par ses initiatives depuis sa création en 1910 est à son avantage. Nous continuerons donc à accueillir tous ceux qui soutiennent notre démarche et adhèrent à nos valeurs, nous les invitons à nous rejoindre.

     La maison (ne) brûle (pas encore) mais les vents mauvais soufflent sur les braises ! L’affaire d’Intervilles sans vachettes montre qu’aucune de nos activités n’est à l’abri d’une mise à mort. La FSTF appelle à prendre conscience que ce ne sont plus les anti-corridas mais l’évolution animaliste, végane et antispéciste de la société qui doit mobiliser le monde taurin. D’où son engagement pour la tenue d’États Généraux des Tauromachies ainsi qu’elle l’exprime dans son MANIFESTE consultable ici:

 https://www.torofstf.com/content/manifeste-pour-des-%C3%A9tats-g%C3%A9n%C3%A9raux-des-tauromachies .

     Les États Généraux des Tauromachies sont proposés à tous ceux qui ont à apporter à la cause taurine pour qu’ils puissent dire leurs critiques, formuler leurs attentes, partager des projets.

Il est indispensable en effet de mesurer ce qui nous rapproche, ce qui nous distingue afin de dégager des actions coordonnées communes à toutes les tauromachies.

Voilà le sens de notre démarche afin que les institutions (UVTF, ONCT), l’aficion et le mundillo se retrouvent autour de ce qui nous unit, « la passion du taureau ».

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      LIBERTAD LIBERTAD LIBERTAD 

La communication organisée autour de l’interdiction d’accès aux arènes pour les mineurs de moins de 16 ans a eu son plein effet.

Toute personne peu au fait des tauromachies et peu encline à investiguer le sujet ne peut qu’acquiescer à une présentation habilement habillée par le souci de protéger les enfants de pratiques violentes. De plus la proposition de loi d’initiative parlementaire est portée par deux jeunes parlementaires bien sur elles et parentes potentielles ou assumées.

Et les médias de relayer comme d’habitude avec la légèreté accompagnant les évidences. Aucun d’entre eux n’a relevé que le colloque organisé à l’Assemblée Nationale sur le thème de la protection de l’enfance face aux violences ne réunit pour évoquer le chapitre réservé à la corrida que des opposants revendiqués œuvrant pour sa suppression à l’exclusion de la partie favorable à cette pratique ; bravo pour cette belle leçon de « non démocratie ».

Du côté des taurins le vent du boulet a réveillé les vieux ressentiments enfouis et entraîné une nuée de réactions spontanées.

Les communiqués se multiplient, des manifestations ou regroupements s’organisent, plusieurs pétitions sont en ligne, la sollicitation des élus s’engage pour sonder leurs sentiments et leurs intentions, ces actions trouvant enfin écho dans la presse quotidienne régionale.

Pour sa part la FSTF a décidé d’intervenir à deux niveaux :

– au niveau national en saisissant ceux qui par leur mandat ont la charge d’organiser le travail parlementaire : Richard Ferrand, président de l’Assemblée Nationale, Gilles Le Gendre, président du groupe LREM, Stanilas Guerini délégué général du mouvement LREM et Patrick Mignolas président du groupe du mouvement démocrate et apparentés.

– au plan local, en invitant les clubs fédérés à s’adresser aux élus parlementaires et aux candidats aux futures échéances municipales.

L’argumentaire tourne autour de deux atteintes graves aux libertés découlant de la proposition de loi :

    • la mise en cause de la responsabilité éducative des parents,

    • l’atteinte à la communauté culturelle minoritaire qui réunit les aficionados a los toros.

De telles attaques discriminent un groupe de citoyens maintenant une pratique enracinée dans les régions de tradition alors que cette activité a été validée au plus haut niveau par le Conseil Constitutionnel.

Le réveil du monde taurin est une bonne chose et l’abondance d’actions en contre-attaque ne peut nuire à la défense de ses intérêts. Mais ne nous trompons pas de cible, ce sont bien les décideurs donc les élus qu’il faut interpeller.

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L’actualité taurine n’a pas chômé depuis ce printemps et l’été aura été marqué par l’offensive des liberticides qui ont occupé le champ médiatique.

Le premier sujet à aborder en cette rentrée peut concerner l’apparente redistribution des rôles en matière d’organisation des corridas ce qui pourrait donner l’espoir de profonds changements. L’attribution des arènes est mise en jeu à Arles, Nîmes, Béziers à court terme et Mont de Marsan après une année 2020 de transition, 4 villes sur les 7 villes françaises de première catégorie, ce n’est pas rien.

Les cartes pourraient être redistribuées mais ce n’est pas le changement des équipes, s’il a lieu, qui sera le plus important.

Le constat est clair, les modèles actuels ne payent plus et ne nous satisfont pas : la répartition géographique des responsabilités (Nîmes à un nîmois, Arles à un arlésien, Béziers à un biterrois…) n’est plus justifiable, les échanges entre arènes conduisent à des programmations similaires et tarissent l’aficion, les contrefeux opportunistes que constituent les spectacles scénarisés (corridas goyesques qui se multiplient, nouveauté 2019 avec la création « mondiale » de la corrida camarguaise, cantatrices, chorales et autres fantaisies…) et le glissement vers le tout spectacle ne sont que cautères, la course au triomphalisme dans certaines arènes ne trompe personne et, plus important encore, l’apauvrissement du bétail proposé ne peut qu’aggraver la situation.

Pourtant le système continue de s’autoalimenter, un exemple récent avec l’accord conclu entre Andrès Roca Rey que j’apprécie et Alejandro Talavante qui rejeté par le milieu revient à ma grande satisfaction. Comment accepter un tel arrangement qui passera par une offre complète, taureaux inclus, imposée aux organisateurs.

Ce qu’il faudrait obtenir c’est la remise en cause des pratiques qui contreviennent aux fondamentaux de la corrida sincère et éthique. La corrida repose sur l’émotion or l’émotion la plus authentique est apportée par le taureau et l’émotion artistique est encore plus forte lorsqu’elle émerge devant un taureau qui n’est pas le simple faire valoir du torero. L’intérêt d’une corrida devrait passer aussi par la « competencia » entre les hommes or elle ne saute plus aux yeux même chez les novilleros qui ne se répandent que trop rarement en échanges de quites, rechignent à poser les banderilles ou encore négligent les gestes noverils, alors une fois passée l’alternative, je vous laisse imaginer…

L’essentiel est bien là mais il est peu probable que le jeu des chaises musicales aboutisse à autre chose que de simples annonces peu suivies d’effets. Ceci étant dit je ne demande qu’à être démenti dans les faits.

             Alors au regard des enjeux les polémiques lancées contre les présidences ne sont qu’épiphénomènes. La situation n’est cependant pas satisfaisante : la présidente de Malaga a été écartée à la demande des professionnels et il est devenu tendance de critiquer vertement l’arbitre à Bilbao, à Béziers, à Bayonne, à Arles ou à Nîmes… Là aussi et bien que les présidences ne soient pas infaillibles, les fondamentaux sont perdus de vue par le public et certains aficionados. L’émotion la moins rationnelle l’emporte trop souvent avec des indultos illégaux en Espagne ou accordés en l’absence de premier tiers puisque la muleta est devenue le seul critère déterminant, même la qualité de l’épée n’est plus considérée.

Mais, problème majeur, comment faire croire que l’éthique est préservée quand c’est la ville organisatrice, voire l’impresario, qui nomme les présidences souvent issues du cru, sans évaluation de leur niveau de connaissance du règlement et du comportement des taureaux et sans évaluation de leur pratique. Pour l’organisateur, la présidence est trop souvent un des éléments pouvant contribuer au succès du spectacle, on est à cent lieues de l’indépendance de l’arbitre ou du juge !

Pour sa part notre fédération traitera lors de son prochain congrès de l’ancrage de la corrida dans la modernité. En effet si la modification du rapport à l’animalité, l’uniformisation des cultures, l’aseptisation des émotions et la prééminence du virtuel pourraient mettre en difficulté la corrida, paradoxalement ce sont autant d’atouts à son avantage. A elle de les exploiter au mieux en entourant ses pratiques de préoccupations éthiques. En effet « la corrida du XXIième siècle sera éthique ou ne sera pas » ; gardons espoir.

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Et si on parlait éthique

N’en déplaise à ceux qui la combattent ou à ceux qui veulent l’ignorer les pratiques éthiques sont autant d’éléments consubstantiels à la corrida. En effet lorsque l’homme a pris conscience que le combat avec le taureau ne pouvait pas être équilibré il a mesuré la nécessité de fixer un cadre contraignant pour lui. La fascination que provoque le taureau pour l’homme, aujourd’hui sa puissance, sa bravoure et sa sauvagerie, hier sa force et sa fertilité, imposait en effet de garantir son plus profond respect. Ce respect s’exprime dans les élevages avec les 4 et 5 ans de vie de liberté pour le taureau, les 15 à 20 ans de vie pour la vache gestante dans des espaces naturels préservés. Il devait en être de même dans l’arène. Aussi à l’heure où la sensibilité exacerbée au bien être animal stigmatise les pratiques tauromachiques n’est-il pas inutile de rappeler que la corrida s’exerce selon des recommandations contenues dans les divers règlements taurins dont l’essentiel est commun aux différentes communautés et pays de tradition taurine.

Le bon comportement à adopter est de camper sur les fondamentaux qui ont été codifiés au fil du temps, de veiller à leur préservation et surtout à leur application. En effet comme pour toute pratique humaine, les enjeux, la force de l’habitude, la mansuétude mais aussi les effets de la compétition peuvent mener à la transgression ce qui justifie l’existence de règles et de sanctions.

Même si tout n’est pas parfait saluons ici le dispositif français que les espagnols nous envient en matière d’examens des cornes mis en place chez nous depuis maintenant plus de 20 ans. Il diffère par son aspect systématique et aléatoire de celui de nos voisins qui ont délégué la décision de prélever au président de la course lorsqu’il doute de l’état des armures. En conséquence le nombre de cornes examinées en France y est très supérieur en valeur absolue (une centaine de cornes sont expertisées chaque année) et donc encore plus en pourcentage. L’Espagne vient de constater une situation contrevenant aux exigences posées par le règlement, il faut saluer la démarche engagée et suivre son cours. Ces révélations et dénonciations de pratiques condamnables démontrent l’utilité des règles pour garantir l’intégrité du taureau. Ne pas laisser le couvercle sur la marmite garantit au regard de l’opinion la sincérité recherchée dans la préservation de l’éthique à la charge des autorités. Cela devrait inciter l’Union des Villes Taurines de France à communiquer comme elle le faisait dans le temps en publiant le commentaire de la campagne de prélèvements qu’elle engage chaque saison.

Par ailleurs exposer les règlements taurins et enseigner le respect de l’éthique devant les futurs toreros doit être un objectif prioritaire des écoles taurines en allant au delà de la seule transmission par les professionnels qui, bien entendu, est aussi utile. Gageons que certains s’y emploient. Il s’agit là d’une partie essentielle de l’enseignement à dispenser. La FSTF se déclare prête à travailler cette problématique avec ceux qui ont la lourde charge de transmettre le savoir combattre les taureaux braves. Espérons qu’elle soit entendue, il y va, là aussi, de la crédibilité interne et externe de la corrida.

Gardons le contact !