Fédération des Sociétés Taurines de France

Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Actualités de la FSTF

Catégories
Actualités de la FSTF

Machamona est une jeune ganaderia (2016) formée à partir de
vaches et semental de Flor de Jara donc d’encaste Santa Coloma –
Buendia. Cela s’est parfaitement vu au cours de cette tarde avec
des toros qui sortaient abanto, mais se réservaient au fil des
passes avant de se relancer dans des arrancadas violentes, tout
en ayant un fond de noblesse.
L’un d’eux a été changé pour une boiterie pas si évidente ce qui
a donné lieu à un gag avec les cabestros, qui appréciant leur
sortie en piste ne semblaient pas avoir envie de rentrer au
corral.
Difficile pour les jeunes novilleros de s’accorder avec ce genre
de comportement. Certes, ils savent bien toréer, ils connaissent
les gestes et les suertes, mais cela ne transmet pas d’émotion.
Le seul qui brille un peu et qui paradoxalement semble avoir le
moins de connaissances techniques, mais qui compense par son
entrega est Miguel Andrades: D’abord c’est un des rares
novilleros qui banderille et plutôt bien notamment à son
deuxième toro; et puis, comme cela devient une habitude chez
lui, après une première faena classique, il va à puerta gayola à
son second toro, l’emmène à la pique en chicuelinas marchées, et
le torée à genoux en début de faena. Une bonne estocade où il
perd la muleta et se fait courser par le toro qui le piétine
après une chute, lui permettront de couper la seule oreille du
jour.
Bruno Aloi, jeune mexicain encore peu connu, semble lui aussi
avoir de la personnalité en plus de la technique classique qu’il
montrera à son premier en donnant vuelta.
Valentin Hoyos est resté un ton en dessous sans cependant
démériter.

Texte et photos de Jean-Yves Blouin

Catégories
Actualités de la FSTF

Saragosse 9 octobre : le sens perdu de la corrida concours

Une corrida concours a comme enjeu de primer l’élevage du taureau le plus complet dans les trois tiers. Elle a aussi un rôle pédagogique pour les spectateurs en leur montrant l’importance et la beauté du premier tiers.

La mesure de la bravoure ne se limite au nombre de piques mais à la façon qu’a le taureau de se comporter sous le fer. C’est ce qu’ont oublié les maestros à la concours de Saragosse.

Un exemple, Morenito de Aranda, que j’ai vu ailleurs plus inspiré, met le 6 de Salvador Gavira García, quatre fois au cheval : trois simili piques très légères, la dernière idem avec la pique de tienta. El Cid place le faible 5 de La Palmosilla au centre pour une troisième rencontre alors qu’il s’est affalé à la première et est sorti immédiatement à la seconde. Ferrera au 4, un Peñajara, qui ne montre aucune bravoure sur trois premières piques, le place au centre pour une dernière. Après une longue hésitation le pauvre taureau s’élance, puis tombe.

Conséquence : ce que le public applaudi n’est pas la bravoure, mais le nombre de piques et la course du taureau.

Pour le reste de la corrida, je ne retiens que des droites main basse d’El Cid au 5 qui lui valent une oreille généreuse. Ferrera fait une vuelta au 1, pour moi silence. Morenito de Aranda ne peut rien faire sur le sobrero 3bis de Salvador Gavira García décasté qui refuse le combat. Il s’accorde une vuelta contestable au 6 de trop peu de charge.

Le prix, qui pour moi aurait été desierto, est accordé à ‘Azulito’ de la Palmosilla, à coup sûr le meilleur taureau au troisième tiers, mais trop faible, ne transmettant pas, à genoux deux fois durant la lidia, souffreuteux à la pique.

Seule la musique a donné un semblant d’alegría à l’ensemble.

Daniel Garipuy

photo Jacques Sevenier JIES Arles corrida concours septembre 2009, quatrième rencontre Prieto de la Cal

Catégories
Actualités de la FSTF

https://www.calameo.com/books/0059944325ba807b64b61?authid=47YiwqLbmoEc

Catégories
Actualités de la FSTF

Corrida intéressante malgré les faiblesses et la mansedumbre latente de plusieurs des toros du Puerto de San Lorenzo et de la Ventana del Puerto.
Manzanares sembla venir simplement pour être telonero et le tendido 7 ne l’aime pas : parce qu’il utilise des grandes muletas, qu’il travaille du pico au moins en début de faena ou qu’il ne se croise pas assez? Malgré quelques séries liées à son premier, applaudies au soleil et un travail sans transmission à son second limite soso, les échecs renouvelés à l’épée ternissent sa réputation.
Roman qui touche les deux plus lourds du lot est l’homme du jour: Son premier toro réservé à la sortie du toril, se livre dans la cape de Roman, est peu piqué malgré ses 637 kg et sort suelto. Pourtant Roman l’entreprend de loin pendant 4 séries où le toro va charger avec fixité et permettre des derechazos et des naturelles liés qui soulèvent l’enthousiasme du public. Mais, à la série suivante le toro se dégonfle et cherche les planches. Roman le récupère dans sa muleta pour lui arracher quelques passes puis quelques manoletinas avant une demie estocade légèrement desprendida, qui limitera le triomphe espéré à un salut.
Son second, protesté par le 7, s’engage à la pique, mais donnera des signes de faiblesse à la faena qui manquera de transmission malgré quelques bons passages. La demie épée sera tombée suivie du descabello : sifflets au toro.
Tomas Rufo a la chance de tomber sur le seul toro ayant quelques qualités et sauvera un peu la tarde au 6 ème. Son premier est renvoyé au toril pour faiblesse et mansedumbre et est remplacé par un Juan Pedro Domecq d’une noblesse fade auquel il donnera après entame à genoux, une faena classique mais sans portée pour le public, conclue d’une entière largement tombée.
Le 6 ème jaillit du toril en sautant, et entre bien dans les véroniques de Rufo. Après les doblones d’entrée, les séries liées à droite comme à gauche provoquent olés et applaudissements. la demie épée concluante est dans le rincon et provoque une pétition à laquelle la présidence ne cède pas sans écouter de bronca, ce qui permet à Rufo une vuelta très applaudie.

Catégories
Actualités de la FSTF

On croirait que Victoriano réserve à Madrid ses toros encastés alors qu’on les a vus sortir si mal ailleurs. Le lot du jour de belle présentation, avait de la caste, de l’agressivité, de l’humiliation et se retournait dans les leurres comme des chats, notamment sous les pecho. Face à eux, il fallait s’accrocher ce qu’ont tenté avec beaucoup d’énergie et d’entrega les deux combattants du jour.
Au premier, Adrian, puisqu’il s’agit d’un mano a mano, donc de competencia, s’en va à porta gayola et le toro ayant continué jusqu’à l’autre bout de la piste, enchaine par des farols à genoux au long des barrières et des chicuelinas de bon son. A la pique le toro se défend d’abord puis pousse mais à la seconde, il sort suelto. A la faena, le toro qui a de la caste et de la violence répète dans le leurre: la faena est bien menée à droite, à gauche le toro est plus compliqué. L’estocade basse et pulmonaire prive le torero de tout trophée.
Son second, accueilli par larga aux barrières et véroniques, est mené à la pique où il s’engage peu. A la faena, initiée par doblones et derechazos, le toro se retourne vite. Les série à droite sont de qualité à gauche c’est moins évident. le toro domine le travail. L’estocade en place mais tendida et d’effet lent ne permet à nouveau aucun trophée.
Le cinquième est compliqué. Pourtant Adrian entame sa faena à genoux par passe cambiada et derechazos mais subit une première voltereta sur cette série. Il enchaine donc sur les passes fondamentales et offre une superbe série de naturelles. Sur la suivante, nouvelle voltereta. A la suite de quoi on constate que le toro n’a pas réellement été dominé. Après des bernadinas serrées, 1/2 épée et deux descabellos. le salut est pour une faena d’émotion, mais il y a division d’opinions.
Borja Jimenez va 3 fois à porta gayola! A son premier il enchaine sur des véroniques applaudies. Tito Sandoval poussé aux planches par le toro donne un tercio de piques majeur. Le toro poursuit les peones jusqu’aux barrières et montre sa caste. A la faena, les doblones assis sur l’estribo se poursuivent par de bons derechazos mais le toro serre au pecho. Plus compliqué à gauche, Borja le change de terrain et lui donne une grande série de naturelles suivie de doblones spectaculaires, mains très basses qui provoquent l’ovation. malheureusement pinchazo au premier essai et entière desprendida. Le public lui demandera de donner une vuelta protestée sur d’autres tendidos.
A son second, la larga est suivie de chicuelinas de grand son. La faena commence encore par des doblones enchainés sur derechazos à genoux. Sur les séries à droite, le toro serre et 2 désarmés successifs interviennent sur des derrotes du toro. 1/2 épée en place après pinchazo al encuentro et 3 descabellos.
Le 6 ème est le seul quatreno il s’avère compliqué malgré sa noblesse, et il a moins de transmission que ses frères ainés, notamment à gauche. Le nouvel échec à l’épée (tombée) enlève tout espoir de succès.
Une bonne tarde, animée, où on ne s’est pas ennuyé un seul instant: quand il y a des toros, il y a une corrida !

Catégories
Actualités de la FSTF

Tarde dont on espérait beaucoup (lleno) et qui s’est terminée par 2 matadors et un banderillero à l’infirmerie.
Les toros de Fuente Ymbro très bien présentés avec des pitons astifinos, faisaient se poser quelques questions sur leur comportement: pour la plupart sans fixité à la cape, derrotant beaucoup à la muleta (d’où les blessures) et grattant le sable tout au long de la faena, cela laissait présager des lidias intéressantes et une tarde à étudier dans les écoles.
Paco Urena voit le premier sortir mansote et sans se fixer à la cape. Les piques sont poussées mais trasera et pompées. A droite le toro ne suit pas. Sa corne gauche parait meilleure mais la 2 ème série est accrochée. A l’estocade, la demie épée est en place mais la main droite est touchée par un derrote du toro, sans conséquences.
Roca Rey accueille un second qui parait un peu meilleur, mais sans plus de fixité. La première pique est spectaculaire la seconde plus légère. L’entame de faena à genoux par cambiada puis une série de derechazos porte sur la public. mais dès la seconde série de derechazos, le tendido 7 se manifeste faisant pression sur le maestro. Sur les naturelles suivantes le toro serre, et Roca Rey finit par se faire prendre : cornada qui le soulève puis chute sur la nuque et repris par un coup de corne à travers la manche! Il ira néanmoins donner une dernière série de derechazos devant le 7 (qui entendra une bronca de grande catégorie venue de tous les autres tendidos), avant de partir à l’infirmerie avec une oreille méritée. Le palco entendra aussi une bronca du 7 pour avoir accordé cette oreille (la pétition était largement majoritaire).
Victor Hernandez rencontre les mêmes problèmes son toro accueilli par des suertes variées à la cape va seul aux piques et sort suelto. Ses séries seront bien liées, meilleures les naturelles, mais ne régleront pas les hachazos du toro. Après des bernadinas risquées, l’estocade entière lui permettra de couper une oreille.
Les 3 toros suivants seront moins toréables encore et hormis le changement dans l’ordre de sortie, (Hernandez toréant le 6 ème en 5 ème position et Urena le 5 de Roca Rey en dernier) peu de choses à signaler, Au 4, Urena donne une faena classique en se croisant et en toréant de près, terminant par des naturelles à pieds joints.
Hernandez voit son puntillero pris au sol sur une chute et victime d’un coup de corne et lui -même, dans les naturelles suivantes, recevra un coup de plat de corne au visage qui aura sans doute des conséquences mais sans l’empêcher de terminer sa faena et de rester soutenir Urena au dernier toro.
Ce dernier était totalement intoréable pour Urena.

Catégories
Actualités de la FSTF Éditoriaux

Édito d’Octobre 2024  : Le lexique taurin se modernise par Daniel Garipuy

En matière de commentaires taurins, l’objectivité n’existe pas. A la sortie des arènes les avis sont en règle générale partagés, source de débats enflammés. Mais à quelques exceptions près, dont les deux revues françaises Toros et ToroMag, les reseñas de la presse taurine versent trop systématiquement dans le dithyrambe et dans l’atténuation de ce qui s’est passé comme si la réalité pouvait gêner. Pour certaines dont l’une des plus lues, Mundotoro, il suffit de savoir qui les finance pour le comprendre. Pour d’autres à l’audience plus limitée, on peut penser que leurs revisteros hésitent à se monter critiques vis-à-vis de leurs copains du mundillo, ou plus trivialement qu’ils sont soucieux de conserver leurs places dans le callejon.

Mais pour qui sait lire entre les lignes, quelques euphémismes nous mettent sur la voie. En voici un florilège qui pourrait nourrir un lexique taurin moderne.

Côté toreo

Toreo prudent : fuera de cacho et sur le pico,

Toréer sur les bordures : toréer fuera de cacho,

Le travail du torero n’a pas eu d’écho sur les étagères : on s’est ennuyé ferme,

Le toro ota toute transmission à son trasteo : le toro a dominé, le torero a été débordé.

Pour le moment de vérité

Estocade habile : julipié qui est au mieux bas, en fait le plus souvent un bajonazo,

Une lame plus efficace qu’orthodoxe : un vilain bajonazo,

Conclusion laborieuse : façon de passer sous silence le nombre d’estocades ratées,

Ou encore : le torero s’est un peu égaré les armes à la main, les aciers n’ont pas été exemplaires, la mort ne fut pas à la hauteur, une mise à mort approximative…

En matière de présentation et de comportement du toro

Toro commode de tête : un taureau cornicorto ou brocho,

Toro « très » commode de tête : soupçon avéré d’afeitado,

– Une variante, des défenses sans excès : un toro sans cornes,

Toro collaborateur : toro soso qui bouffe la muleta bêtement, on s’ennuie ferme,

Toro partenaire : comme le précédent. Aucune émotion. Où donc est l’éthique ?

Toro discret au cheval : toro peu ou pas piqué,

Toro modeste sous le cheval : même chose,

Manque de transmission : toro de jeu limité, de peu de fond, sans force ni combativité,

Toro juste de force : faible voire invalide,

Toro intoréable : toro qui se défend,

Le torero a indulté le toro : non, c’est le palco qui décide la grâce.

D’une façon systématique la faute d’une faena inaboutie est reprochée au toro et jamais au torero, la faute souvent à un toro qui n’offre pas d’options la préférence étant donnée à un toro qui sert, qualifié parfois de toro avec de la classe ce qui veut dire qu’il charge sagement la tête fixe.

Cette énumération est loin d’être exhaustive mais, derrière les mots, elle illustre et accompagne le glissement actuel vers l’affadissement du toro, vers le triomphalisme, in fine, vers la corrida spectacle.

Vous pouvez enrichir ce lexique des euphémismes, périphrases et autres litotes que vous rencontrez au fil de vos lectures.

N’hésitez pas à nous apporter vos contributions à l’adresse suivante:

mailto:etatsgenerauxdestauromachies@gmail.com

Daniel Garipuy

 

 

 

Catégories
Actualités de la FSTF

 

Hommage à Roger Merlin

C’est à l’initiative de Vidal Perez Herrero, directeur des éditions Temple à Madrid qu’a été rendu un hommage à Roger Merlin qui fut président de la FSTF pendant 15 années.

Ce moment d’émotion et de convivialité a eu lieu le samedi 21 septembre 2024 à Bayonne en présence de Nicole Vergara sa compagne et d’une forte affluence dans les locaux de la Peña Taurine Côte Basque dont le président, Georges Lecloux, animait la soirée.

Accompagnaient Vidal et sont intervenus : Juan José Urquia, président de l’association des vétérinaires de Las Ventas, Olivier Baratchart, directeur des arènes de Bayonne, Diego Ramos, artiste peintre, François Zumbiehl, directeur culturel de l’Union Latine et moi même.

Vidal Perez Herrero avait aussi tenu à ce qu’un hommage d’amitié et d’afición à Roger figure en bonne place dans la AGENDA TAURINA 2024.

Catégories
Actualités de la FSTF

La FSTF répond à André Viard

La FSTF violemment et injustement agressée par l’invité de l’émission « Callejon » du 21 juillet 2024 animée par Albert Blain sur Radio Bleu Gascogne a demandé un droit de réponse qui a été honoré ce 21 septembre. La FSTF ne se reconnaît pas dans l’outrance des accusations et des mensonges proférés à cette occasion par André Viard. Non la FSTF n’est pas atteinte de « mélenchonisation », ni du « syndrome de Stockholm », non les aficionados ne sont pas « nostalgiques du règlement franquiste » encore moins « amers de ne pas être la pythie ». Non le CPAC n’est pas « la Stasi » et il ne formule pas de « propositions burlesques » Oui la concertation sur le nouveau règlement a été tronquée.

Il est vrai que la FSTF s’attache à défendre et promouvoir la corrida authentique et éthique, à défendre l’intégrité du taureau ou encore les intérêts des aficionados, des approches qui peuvent gêner les tenants d’une soit-disant modernité.

Il y aura toujours des divergences d’opinion parce qu’il y a divergence d’intérêts entre ceux qui vivent pour la corrida et ceux qui en vivent.

Un professionnel, un organisateur ne peut pas parler au nom des aficionados ou prétendre les représenter.

Ainsi nous dénonçons actuellement les dérives des spectacles taurins qui voient l’affadissement du taureau et le triomphalisme gagner du terrain soit disant pour conquérir un nouveau public.

Or la justification essentielle de la corrida et sa tolérance par la société ne peuvent reposer que sur le respect dans l’arène d’un taureau brave en pleine possession de ses capacités qui doit être combattu et mis à mort le plus loyalement possible.

L’avenir de la corrida passe cependant par le rapprochement de ses défenseurs, ce que nous demandons c’est de l’écoute, un dialogue lui aussi loyal et le respect de l’autre et de ce qu’il représente.

Réécoutez la réponse de la FSTF en cliquant sur le lien suivant :

https://www.francebleu.fr/emissions/callejon/gascogne

Catégories
Actualités de la FSTF

In memoriam : Patrice Sifflet nous a quittés

Avec un trop grand retard mais toujours empreints d’une intense affliction, nous rendons compte de manière plus conséquente du décès de Patrice Sifflet, membre éminent de notre Fédération des Sociétés Taurines de France (FSTF), survenu à Béziers, le jeudi 11 juillet 2024, à l’âge de 76 ans.

Avec lui se sont éteints :

– Un dévouement inaltérable au syndicalisme qu’il a pratiqué et développé au sein des PTT et à côté du Secrétaire général de Force Ouvrière, son formidable ami, Marc Blondel.

– Un attachement territorial et cordial à Béziers, ville taurine, qu’il a pris, après Paris, avec toute sa famille, comme lieu de résidence définitif.

– Un attachement actif et fertile au département de l’Hérault dans lequel il exerçait sa solidarité envers les retraités en qualité de secrétaire de l’Union des Retraités FO et son militantisme au sein de la Fédération départementale de la Libre Pensée.

– Une solide et savante passion pour les toros qu’il savait faire découvrir et partager avec tous.

– Un dispensateur d’amitiés et de bonheurs collectifs, une inépuisable générosité.

Son afición était ancienne, elle procédait d’une découverte collective lors de séjours de vacances familiaux en Espagne, proposés par leur comité d’entreprise à de jeunes employés des PTT parisiens dont sa famille et lui faisaient partie. Voici ce qu’ils ont raconté dans leur bulletin, Paris Afición : « À la fin de l’été 1986 une poignée d’amis “aficionados a los toros” décide de créer un club pour vivre leur passion, tout au long de l’année […]. Loin des arènes, il s’agit de se retrouver, une fois par mois, autour d’un invité espagnol ou français, et de mettre l’hiver à profit pour « en savoir plus ». Toutes origines confondues, les membres du club sont une grande famille. »

Parmi les membres fondateurs de “cette grande famille”, si chère à leurs cœurs, il y avait Patrice Sifflet et Marc Blondel. Le nom du club, “La Querencia de Paris” était tout à fait bien trouvé. C’était enrichir, compléter, rajeunir et populariser l’afición parisienne qui n’était alors représentée que par le vénérable “Club Taurin de Paris” crée en 1947 et qui recrute principalement chez les intellectuels et les universitaires.

C’est lors du 81e congrès de la FSTF, organisé à Béziers en octobre 1997 par le club “Tendido7“, présidé par Pierre Rougeot, que “La Querencia de Paris” a manifesté son adhésion à la Fédération des Sociétés Taurines de France. Déjà, le frère aîné de Patrice Sifflet avait quitté Paris pour vivre sa retraite dans l’Hérault à Marseillan, près de Sète et non loin de Béziers. Le reste de la famille s’apprêtait à venir vivre à Béziers.

Les 28 et 29 octobre 2006, en coïncidence avec la fête de son 20e anniversaire d’existence, La Querencia de Paris recevait et organisait à Paris, sous la parfaite diligence de son président, Patrice Sifflet, le 90e congrès annuel de la Fédération des Sociétés Taurines de France. Peu de temps après, son président et nombre de ses membres avaient quitté Paris pour venir vivre dans l’Hérault.

Après avoir créé et présidée la Querencia de Béziers, adhérente elle aussi à la FSTF, c’est aux environs de 2010 que Patrice Sifflet fusionnait son club avec l’Union Taurine Biterroise (UTB) dont il devenait militant actif et dévoué si bien qu’il fit rapidement partie du comité directeur de cette association. Il apparaissait encore au sein de ce comité en février de cette année 2024, très élégant, avec lunettes, gilet noir, chemise de couleur bordeaux avec manchettes bleues, comme le montre la photo visible sur site de l’UTB.

Il a toujours poursuivi et entretenu d’excellents rapports avec la FSTF. Ainsi en 2013 il rejoignait notre Corps des Présidents et Alguazils de Corridas créé en novembre 2012 et placé sous la responsabilité du biterrois André Roques.

Le colloque du 4 octobre 2016, organisé au Sénat à Paris par l’Union des Villes Taurines de France avec l’appui du président Gérard Larcher, réunit le monde des tauromachies, de l’agriculture, de la chasse et toutes les filières en butte aux attaques des milieux végans et animalistes, et aussi les défenseurs des traditions culturelles et gastronomiques locales et des langues régionales. En conclusion de ce colloque la charte Esprit du Sud est publiée. Une association “Esprit du Sud” se réplique progressivement sur le même modèle dans chacun des départements de nos trois régions du sud : Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’azur. Le 15 février 2017, l’Esprit du Sud 34 se constitue dans l’Hérault, Patrice en est choisi comme président. Ceci le mobilise, en octobre 2022, quand les députés Aymeric Caron & Cie produisent la proposition de loi n°329 visant à abolir la corrida. Patrice défend alors brillamment la corrida dans la presse héraultaise et participe à une victoire qui obligera Aymeric Caron à retirer piteusement son projet de loi.

Enfin, nous sommes assez nombreux à la FSTF qui, à compter du début des années 2000, avons eu le bonheur de festoyer, lors des ferias du 15 août à Béziers, au Patio de caballos, nom de la bodega privée sise dans la demeure biterroise de Patrice Sifflet. Y étaient invités tous ceux de la Querencia de Paris et, plus largement, tous les amis de Patrice. Les abondantes tapas et boissons, la musique sonorisée, prenaient place dans le jardin. S’il faisait beau temps, il pouvait s’y trouver plus de 200 personnes. Il fallait aller visiter, au sous-sol, une pièce teintée de sang et d’or, aux murs couverts d’affiches de corrida et de portraits de toreros. Nous étions là dans l’esprit qui faisait de Béziers une Séville française. Patrice rayonnait d’un bonheur communicatif et était heureux de rendre les autres heureux. Il faisait de l’amitié et de la générosité un art de vivre.

C’est avec une profonde tristesse que, Dominique Valmary, président de la FSTF, les membres de son Bureau et tous les aficionados appartenant à ses sociétés taurines, assurent à Mme Geneviève Sifflet, son épouse, M. Florent Sifflet, son fils, et toute leur famille, de leur profonde sympathie. Qu’ils sachent bien que Patrice ne cessera jamais de vivre dans leur souvenir.

Jean-Jacques Dhomps 

photo Hugues Bousquet

Gardons le contact !