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Édito mars 2024 – Présidences et Éthique par Daniel Garipuy

Chacun le sait, le président d’une corrida est le garant de son bon déroulement dans le respect du règlement. C’est lui qui, aidé de ses assesseurs, dirige et arbitre la course. Son rôle est fondamental tant pour les professionnels que pour nous aficionados.

La tâche est difficile, il doit prendre des décisions immédiates, parfois lourdes de conséquences, souvent sous la pression d’un public plus festif que connaisseur. Respect donc pour cette fonction mais aussi exigence.

En France comme en Espagne le constat n’est pas satisfaisant. Par méconnaissance ou laxisme, le règlement est trop souvent ignoré, voire bafoué, et ces pratiques sont tolérées parfois même justifiées par les instances dirigeantes. Or en l’absence de règles la corrida, spectacle où la mort est présente, n’a plus aucune éthique, plus aucune justification.

Pour prendre un exemple rappelons que la façon dont est portée l’estocade est un critère principal pour l’octroi de la seconde oreille qui demeure de la seule compétence du président, ou qu’un taureau ne peut être gracié qu’en raison d’un excellent comportement dans toutes les phases du combat sans exception, notamment lors du tercio des piques.

En restant ferme sur les principes le président a en outre un rôle pédagogique important vis -à-vis du public. Mais combien de fois avons-nous vu des présidences ne tenir aucun compte de ces préceptes pourtant réglementaires ?

Pour que les choses changent deux maîtres mots : formation et indépendance.

Formation initiale accréditante débouchant sur la constitution d’une association ou d’un collège de personnes agréées, seules habilitées à présider, avec éventuellement des formations continues en fonction des nécessités.

Indépendance vis-à-vis des organisateurs, des toreros, de la municipalité, c’est une évidence : imagine-t-on que le président d’un jury quelconque soit lié à une des parties qu’il est en charge de contrôler et de juger, ou qu’un arbitre de foot fasse partie du staff d’une des équipes. Le conflit d’intérêt, même s’il n’est que de prestige ou de menus avantages, existe partout sauf en corrida.

Voilà le sens des propositions que la FSTF a fait à la seule instance décideur en matière de règlement taurin, l’UVTF, avec jusqu’à ce jour un refus clair et net.

Voilà aussi pourquoi la FSTF a créé en 2012 le CPAC, Corps des Présidents et Alguazils de Corrida, lieu d’échange et de formation pour les palcos, les alguazils, et toute personne souhaitant renforcer et parfaire son afición.

Les deux prochaines sessions du CPAC sont prévues pour le sud-est à Arles le 16 mars et pour le sud-ouest à Dax le 23, avec pour chacune un même thème : Afición espagnole et française une conception commune de la corrida. L’entrée est libre et gratuite.

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Pampelune 23 et 24 février 2024 : XIIIème Jornadas sobre Ganado de Lidia y Tauromaquia.

Jean-François Coste, André Roques et Daniel Garipuy représentaient la FSTF à ces XIII journées organisées à l’Université Publique de Navarre par notre ami le Pr Antonio Purroy.

Dès le premier jour le tercio des piques a été à l’honneur. Jean-François Coste dans une intervention remarquée a rappelé l’attachement de notre fédération et de l’afición française à ce tiers fondamental dont on doit tenir compte pour l’attribution des récompenses tant aux matadors qu’aux taureaux. La présentation du document du CPAC la Présidence répond à vos questions a été particulièrement appréciée. (document disponible en cliquant ici https://torofstf.com/wp-content/uploads/2023/04/flyer-presidence-recto-verso-12-04-2018.pdf)

Dans le même esprit Emilio Serrano de l’Association Française des Vétérinaires Taurins a détaillé le contrôle post mortem des cornes tel qu’il se pratique chez nous, alors qu’il est quasi absent en Espagne.

Pour le club 3 Puyazos Alberto Palacio nous a présenté l’exemple vivant d’une tauromachie organisée par des aficionados totalement indépendants, une corrida éthique, authentique, et également innovante avec l’utilisation de la caméra thermographique qui permet d’apprécier in vivo la composition des cornes et en toute transparence de rendre les résultats immédiatement consultables par tous.

Un autre grand moment des journées été celui consacré à la place des femmes dans un univers taurin traditionnellement masculin. Il a fallu attendre 1974 pour voir enfin reconnaitre et aboutir le droit des femmes de combattre dans l’arène. María de los Ángeles, alias Ángela la torera, mena cette bataille juridique avec un large soutien de la profession. Elle fût la première femme matador. Mais le chemin reste encore long comme en a témoigné la torera Rocio Romero. Elle ne revendique qu’une chose, être jugée non en tant que femme, ce qui est trop souvent le cas, mais seulement sur son mérite.

Autre sujet, celui des festejos populares, recortadores et autres, témoins d’une tradition bien vivante, profondément enracinée en Espagne et bien sûr à Pampelune avec son célèbre encierro. Ils représentent des milliers de spectacles, infiniment plus que ceux de la corrida formelle, gratuits pour la plupart et attirent une foule de jeunes.

La dernière partie de ces deux journées a été consacrée à l’avenir de la tauromachie. Le contexte sociétal a été et est toujours déterminant pour son évolution. François Zumbielh a rappelé que si les anti-taurins existent depuis l’origine de la fiesta brava, la nouveauté est représentée par les courants animalistes et antispécistes. Soutenus par de puissants lobbys, ils considèrent qu’il n’y a pas de frontière entre les hommes et les animaux, et visent à interdire à terme toute utilisation par l’homme des animaux à quelque fin que ce soit. Victorino Martín ajoute d’autres facteurs pouvant influer négativement l’avenir de la corrida tels que par exemple la globalisation et l’uniformisation des cultures, le changement climatique et ses répercussions sur l’élevage. Tous les intervenants s’accordent pour dire que concernant l’avenir de la corrida il faut distinguer l’essentiel, à savoir la mort du taureau dans l’arène qui reste un fondement intouchable, de l’accessoire qui lui doit évoluer, mais le plus souvent sans préciser ce qu’ils entendent par accessoire.

Pour finir, Domingo Delgado de la Camara est venu opportunément rappeler l’importance des novilladas sans lesquelles il n’y aura plus de corrida, le scandale persistant de l’afeitado et du limage des pointes des cornes, le danger représenté par la multiplication des indultos, et celui de la recherche de l’esthétisme si elle se fait au détriment de l’émotion et du dominio. Sans authenticité, sans émotion dit-il la corrida deviendra un spectacle folklorique pour touriste. Mais il conclue sur une note optimiste : nous représentons une contre-culture qui en tant que telle attire et doit continuer à attirera la jeunesse

De bout en bout l’auditoire est resté attentif, participant aux discussions, avec une notable présence jeune et féminine.

Rendez-vous dans deux ans à Pampelune pour les XIVèmes journées.

Daniel Garipuy

 

 

 

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Le dernier torero

En début d’année 2023 paraît un roman intitulé le dernier torero sous la plume de Camille de Villeneuve aux éditions Gallimard.

Cet ouvrage a fait l’objet à juste raison de critiques flatteuses bien au delà de la presse taurine et vit sa vie dans le monde de l’édition.

Un évènement étonnant tout récent le fait resurgir un an après sa parution puisqu’il a été l’objet d’un reportage traitant de la corrida dans l’émission religieuse Présence Protestante sur France 2.

Marion Muller Colard, théologienne, reçoit Camille de Villeneuve autour des références bibliques présentes dans l’ouvrage évoquant notamment le rapport à la mort. Le témoin taurin de l’entretien sera Thomas Dufau, torero retraité et intime de l’autrice. Suivent des images des arènes du Plumaçon où Thomas supervise le toreo de salon de Clovis Germain, tout jeune novillero.

Voici le texte de la quatrième de couverture : Sandra est une des rares femmes toreros. Elle a toréé dans les arènes les plus illustres, jusqu’au terrible coup de corne qui l’a laissée à terre. Décidée à reprendre les combats, elle retourne voir un toro qu’elle a gracié autrefois, dans une ganaderia où il coule une retraite paisible. Après avoir eu un long dialogue silencieux avec lui, peut-être pourra-t-elle repartir à la conquête des arènes ? L’écriture souple et nerveuse de Camille de Villeneuve nous fait pénétrer avec subtilité dans le monde complexe de la corrida, loin du folklore taurin et des déclarations radicales que ce sujet suscite d’ordinaire. L’amour, l’engagement, le désir, le courage s’incarnent dans le laboratoire circulaire de l’arène où s’affrontent les passions, où se nouent les destins. Ce roman, d’une grande liberté de ton et de pensée, n’est pas un plaidoyer pour la survie du rite tauromachique, mais un constat mélancolique sur l’aveuglement volontaire d’une modernité qui ne veut plus regarder la mort parce qu’elle ne sait plus aimer la vie. 

Comme quoi le thème de la corrida peut être évoqué sans manichéisme là où on ne l’attend vraiment pas ; merci au lanceur d’alerte qui nous a signalé ce fait, affaire à suivre…

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Les Socios sont une section de la FSTF avec abonnement (10 euros par an)

Un espace dédié dans notre site, mais aussi des rendez-vous mensuels sur des thèmes choisis par les animateurs André Roques et Daniel Garipuy en visioconférence.

Le programme :

Mardi 13 février 19h Yves Charpiat, président des vétérinaires taurins traitera en direct DU TORO , CE BOVIN SINGULIER

Mercredi 13 mars 19h Hubert Compan :  LA  DOULEUR DU TORO DE COMBAT PENDANT LA LIDIA

Il suffit de s’abonner grâce à la page « SOCIOS » du site, laissez vous guider.

socios.fstf@gmail.com : autre possibilité pour vous inscrire

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Capital génétique, diversité biologique, etc…

Sans trop d’illusions les aficionados sont suspendus à l’annonce de l’offre qui dessine la saison 2024. Il est vrai que la présentation des cartels se fait de plus en plus tôt ce qui permet de se faire une idée de ce que sera la temporada à venir.

Côté bétail, les toros sont reseñés à quelques unités près d’où une photo réaliste de l’état du marché.

Sans illusion de notre part la domecquisation de l’offre étend son influence au pas de charge et au détriment des encastes quantitativement minoritaires.

Une excellente étude de la situation conduite par Thomas Thuriès, créateur et mainteneur du site qui fait référence Terres de Toros expose l’évolution de la diversité génétique de la cabana brava . La FSTF a en a eu la primeur, que son auteur en soit ici remercié.

Il démontre que de 1940 à 2024, la constellation Domecq est passée de 2 % à 62 % du marché et il en décrit en détail tout le processus. Mais il va plus loin dans l’analyse lorsqu’il pousse l’exigence à comparer l’évolution du cheptel selon les deux champs que sont la sortie en piste et la situation démographique au campo

Sans surprise la diversité d’encastes est bien plus développée dans les élevages que dans les arènes. Les résultats sont édifiants : en 2023 seulement 5 encastes sont sortis en piste contre 29 présents dans les élevages. Ce sont les 2/3 des encastes qui sont en voie d’extinction.

Il en va ainsi de l’appauvrissement pour ne pas dire de l’effondrement du capital génétique du toro bravo alors que la diversité biologique est brandie comme étendard par les autorités taurines pour défendre la tauromachie.

Nous sommes d’accord avec elles pour affirmer que « la diversité des encastes est l’âme et la justification de la corrida ».

Mais si toute personne informée et normalement constituée conviendra que la disparition programmée de tant de richesses biologiques n’est pas une bonne nouvelle, on attend la réponse des personnes autorisées puisque 100 % des responsabilités sont du ressort du mundillo.

Avec la Copa Chenel l’Espagne a su jouer sur deux tableaux et faire coup double lorsqu’elle mise sur les élevages et les jeunes toreros hors circuit commercial. À ce jour pas la moindre réflexion, amorce ou initiative en France, le silence est lourd de sens.

Dominique Valmary

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L’Ecole Taurine du Pays d’Arles a rejoint la FSTF en janvier 2024 ! En tant que association taurine adhérente, elle vous fait un retour sur la première conférence de l’ année.

Conférence où  les élèves ont appris aussi à prendre la parole pour interroger leurs aînés ! Le tercio de banderilles a été illustré par les propos de Morenito d’Arles, banderillero au service du maestro Emilio de Justo, de José Caparros , banderillero de Victor Mendes, Richard Milian et de El Fundi et de Mehdi Savalli, matador de toros, banderillero aujourd’hui, directeur de l’Ecole taurine du Pays d’Arles depuis 2019.

De nombreux aficionados ont rejoint la salle de conférence de l’Espace Pablo Neruda au 66 rue du 4 septembre à Arles, sans doute pour la dernière soirée en ces lieux qui ont abrité de nombreuses générations d’élèves depuis 1997 ! L’ETPA déménage, pour laisser la place au Musée de la Résistance et reste encore à ce jour réellement sans domicile fixe.

Règlement taurin pour le deuxième tiers, fabrication des banderilles, la suerte elle-même , le travail de l’équipe « cuadrilla », la corne droite, la corne gauche, l’utilité de ce tiers, les viudas … Les élèves étaient curieux et leurs questions ont suscité beaucoup d’émotions et de plaisir chez nos invités.

Le Toro a été le grand présent de la soirée, toujours associé aux gestes des professionnels et à leurs explications. Objet de leur admiration et de leur gratitude, il a été mis au centre des discussions, une affirmation nécessaire aux élèves !

Échanges passionnants donc avec les élèves et les aficionados . Le Toro nous unit !

Une bien émouvante soirée avec les banderilleros arlésiens !

Une tribune que je vous recommande,  pour vos soirées d’hiver!

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Mexico Afición 1 / Anti Taurinos 0
La Fédération des Sociétés Taurine de France (FSTF) ne peut que se réjouir de la réouverture des arènes de Mexico.
Cet énorme NO HAY BILLETES est une belle victoire de l’aficion, même si cette corrida n’est pas à ranger parmi les grandes (A. ROCA REY a entendu les 3 avis).
C’est une victoire locale, mais aussi mondiale. Les « antis» viennent de perdre une bataille juridique et politique, qui leur laisse visiblement un goût amer.

Voilà qui donne du baume au cœur pour continuer le combat, la transmission et le militantisme taurin en France dans une grande convivialité !
VIVA LA FIESTA BRAVA !!

Communiqué de la FSTF 

Rédacteur Christophe Dumond, secrétaire FSTF

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SI VOUS ËTES SOCIOS…
Après la trêve des confiseurs , il est temps de reprendre nos bonnes habitudes. Aussi avons-nous le plaisir de vous inviter à participer à notre prochaine vidéo-conférence du 23 janvier 19h, durant laquelle Thomas THURIES traitera de l’Histoire de l’uniformisation des Encastes.
Pour recevoir le lien, il faut être socio et avoir adhéré (bulletin joint adhésion socios FSTF) 
Vous pouvez aussi adhérer directement sur le site en ligne « onglet SOCIOS », laissez vous guider.
En espérant avoir le plaisir de vous y retrouver
Bien à vous
Daniel Garipuy et André Roques
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Très belle série de témoignages sur la présidence de corrida publiée par Tertulias et conclue logiquement par André Roques responsable du Corps des Présidents et Alguazils de Corrida.

cliquez sur le lien: https://www.tertulias.fr/paroles-de-president-andre-roques/

En suivant vous accèderez aux autres entretiens de la série: Bernard Sicet, Hugo Lavigne, Philippe Lalanne, etc…

Dégustez les contenus exprimés avec des approches différentes de la corrida et de l’exercice de la fonction. Les intervenants, nous les connaissons bien, leurs propos nourriront nos tertulias et travaux à venir. Gardiens du temple, ils s’affirment en majorité attachés à l’éthique et au respect.

Dans la continuité de la mission qu’il s’est donné, le CPAC prépare sa rentrée avec la prochaine programmation des sessions régionales 2024 de formation et d’échanges qui se tiendront en mars prochain. Affaire à suivre.

Gardons le contact !