Catégorie : Actualités de la FSTF
Actualités concernant la Fédération des Sociétés Taurines de France
FIDELE à sa tradition : l’ADAC !
par Daniel Garipuy
Fidèle à sa tradition l’ADAC nous permet de découvrir des élevages peu vus, issus d’encastes minoritaires. Cette année Martinez avec les deux fers de Quintas, Manuel Quintas Resines et Hermanos Quintas Parras pour la novillada de dimanche matin. A l’exception du 6, ils ont malheureusement manqué de fond.

Le salmantin Jesús de la Calzada (ci-dessus) n’a pas brillé sur le 1 trop compliqué pour lui, et a subi une cogida sans gravité au 4. Pepe Luis Cirurgeda, andalou de Cadix n’a pas été meilleur. Je retiendrai pour son enthousiasme le jeune Mario Vilau, catalan d’Hospitalet Llobregat, seulement cinq novilladas à son compteur, qui décrochera une oreille à chaque novillo. A noter deux épées en place et efficaces. Á suivre.

La veille, samedi 18 heures, le déluge qui s’est abattu sur Céret avait contraint les organisateurs à annuler la corrida de Saltillo, dommage !
Dimanche soir Sobral, taureaux portugais d’origine Cebada Gago et Marqués de Domecq, un lot de présentation impeccable. Je me souviendrai longtemps du premier, magnifique negro, impressionnant, qui, tête haute, prend d’emblée possession du centre du ruedo. Brave à la pique et encasté, il aurait mérité une vuelta, s’il avait été mieux mis en valeur par Curro Diaz. Photo de couverture et ci-dessous première rencontre au cheval.

En dehors du 6 castaño (ci-dessous) qui a donné du jeu, les 4 autres manquaient de fond.

Robleño pour ses adieux à Céret avait les larmes aux yeux à sa sortie, il avait bénéficié d’une vuelta à son dernier, plus pour l’ensemble de son œuvre ici que pour sa prestation du jour. Juan de Castilla n’était pas dans un bon jour, deux silences.
Daniel Garipuy
merci à Philippe GIL MIR pour ses photos.
notes de l’infographiste : L’ADAC au-delà de ses abonnés et fidèles, a créé une niche spéciale pour ses Socios, de plus en plus nombreux et leur participation sonnante et trébuchante est un apport non négligeable à l’organisation. L’aficionado est un acteur majeur de la Fiesta, il suffit qu’on le respecte, il peut faire des merveilles. Merci à l’ADAC.
Ganaderia Manuel QUINTAS
Bravo aux Céretans d’avoir programmé le vieil encaste Vicente Martínez, je tiens à préciser qu’aujourd’hui encore des Ganaderos sauvent ce qui reste de cet Encaste.
Parmi eux, c’est le cas de la Ganaderia QUINTAS, qui gère en même temps deux autres fers, EL ESTOQUE et Hermanos QUINTAS PARRAS sur leurs terres de la Finca »Machamona » située à Colmenar del Arroyo, élevage de la Province de Madrid, ces trois Hierros appartenant à l’ Asociación Nacional de Ganaderías de Lidia.
Honneur à ces sangs dits minoritaires, sauvés par des ganaderos «dingues de Toros», les frères et neveux de la Ganaderia Manuel QUINTAS.
Ces éleveurs méritoires maintiennent difficilement leurs élevages composés de trois sangs différents, sauvant par là-même le vieil encaste Jijon de Vicente MARTINEZ sur un protocole subventionné mis en place par la Comunidad de Madrid qui fait acte sur ce point d’un bel office de sauvegarde de la «Casta Jijona». Association pour la récupération du taureau de combat de Jijón.
Cet encaste fut décimé alors que commençait à sévir un début de famine autour de Madrid, pour servir de victuailles aux belligérants de la guerre civile de 1936 de triste mémoire.
José Manuel Quintas Hernández dirige, avec son oncle Gregorio Quintas Panadero, l’un des élevage les plus complexes et les plus importants qui existent aujourd’hui,
avec des preuves indéniables de l’existence de la race Jijona chez les animaux observés dans cet élevage.
Cela valait la peine de réclamer le soutien nécessaire à la Communauté Madrilène pour que les Ganaderos puissent garantir leur conservation permanente.
Les pelages complexes, c’est tout un spectacle, un arc-en-ciel de couleur, des ensabanado, négro zaïno, pronghorn (pelage à dominante fauve, la peau est couverte de poils cuivrés à brun-rouge), castaño, entrepelado, burraco, colorado en roja, jabonero, salpicado sont les Robes de ces animaux.
À l’heure actuelle, ils gardent cent quinze vaches et cinq étalons qui garantissent la continuité de l’accouplement Quintas d’origine Martínez.
Le tempérament de ces Toros est également différent, soulignons sa fixité et sa bravoure qui ne les rendent pas adaptés aux amateurs de lidia infinie, « quand ça commence ça ne s’arrête pas » selon José Manuel.
La vérité est dans le Ruedo…
Enhorabuena Ganaderos y la ADAC de Céret.
IN MEMORIAM FLORENCE DELAY
par Dominique Valmary
In memoriam
Mardi dernier 1er juillet 2025 s’est éteinte Florence Delay, comédienne, écrivaine, agrégée d’Espagnol et
membre de l’Académie Française dont elle occupait le fauteuil n°10 précédemment attribué à Alfred de
Musset et Jean Guitton.
Les hommages ont été nombreux : « écrivaine lumineuse » selon Le Monde, « , double grâce » pour
Libération, « éternelle Jeanne d’Arc », « l’inoubliable Jeanne d’Arc » dans le film réalisé par Robert
Bresson.
Soulignons aussi « l’immortelle et inconditionnelle de corrida » qu’elle a été, comme le rapporte
l’Humanité, elle qui rappelait souvent ses racines basques et dont l’œuvre littéraire n’a pas manqué
d’évoquer ou de traiter ce sujet. Parmi sa bibliographie évoquant ou traitant de tauromachie, citons :
Riche et légère, prix Femina 1983
La séduction brève, recueil de nouvelles
Méditations taurines
Œillet rouge sur le sable, essai
« Per El Yiyo » ouvrage collectif
Mon Espagne – or et ciel – essai
Mes cendriers, récits
La FSTF avait eu le privilège de rencontrer cette grande Aficionada à l’occasion de la présentation à Paris
de l’ouvrage Dialogue avec Navigante en présence du matador José Tomas.
Paix à son âme
INTERVILLES sans vachette et déontologie journalistique
par Dominique Valmary
J’ai été contacté par La Dépêche du Midi pour donner l’avis d’un aficionado à la reprise en 2025 des jeux Intervilles sans vachettes. Le rendez-vous téléphonique dont nous avions convenu n’a pas été respecté et la journaliste s’est mise aux abonnés absents en ne répondant pas aux relances envoyées sur sa messagerie.
Connaissant le sujet à traiter, j’ai fait suivre l’argumentaire suivant qui n’a pas été repris dans les articles publiés. Aucune justification à un changement de ligne qui aurait pu être discuté, voire compris et encore moins de réponse ni aucune excuse… Je communique donc sur les réseaux sociaux l’opinion d’un aficionado ayant de la bouteille puis qu’ayant connu les premiers Intervilles avant l’heure du plastique et polystyrène et de la bien-pensance.
« Intervilles sans vachettes »
Un rappel : le producteur Nagui ayant déjà organisé de tels jeux avec les dites vachettes, il est en effet intéressant d’analyser son argumentation. Il évoque régulièrement plusieurs points que l’on peut entendre : « les jeux ne sont pas l’élément naturel de la vachette », « la vachette est heureuse en liberté », il témoigne avoir vu mourir une vachette lors de répétitions et conclut en se repliant derrière la loi qui interdirait désormais l’utilisation d’animaux à la télévision. Il se projette ainsi pour décider en tant qu’humain ce qu’est le bien être de l’animal dans un réflexe anthropomorphique qui estompe ses positionnements animaliste et végan régulièrement exprimés en public revendiquant aussi adhérer au mouvement woke. Ainsi il ne veut pas connaître ni reconnaître la relation universelle qui lie l’Homme au Taureau et et aux bovins encastés.
Diverses manifestations taurines sont toujours organisées au Japon (combats de taureaux), au Vietnam et à Madagascar (affrontement de buffles dans les rizières), aux États Unis d’Amérique (rodéo), en Suisse même (combat de reines) pour ne citer que des exemples moins habituels que les autres pratiques si populaires en France.
En faisant semblant de ne vouloir heurter ou accuser quiconque de la moindre maltraitance, il adopte une attitude résolument moralisatrice envers ces populations qui ne comprendraient rien à la modernité et je rajoute qu’il faut éduquer. Et enfin le pompon avec le sacré pied de nez infligé aux adeptes de la vachette, quand il annonce que la mascotte des jeux sera bien une vachette mais en tissu et animée par un humain ! Monsieur Nagui votre stratégie doit être dénoncée. Il existe des pratiques ancestrales, d’autres anciennes qui voient l’homme courir le taureau, la vache ou la vachette.Vouloir les abolir, c’est alimenter les coupures sociétales qui s’aggravent entre le nord et le sud, entre les villes et le rural, entre le parisianisme et les provinces. Il aurait été plus méritoire de votre part d’inventer un nouveau concept de jeux et au minimum de changer le nom de votre produit. Il aurait été moins racoleur de ne pas reprendre à votre avantage ce produit « les jeux Intervilles » qui doivent leur succès à la vachette que vous ne voulez plus voir.
Vous connaissez bien le principe politique du pain et des jeux, mais là peut-être y avaient-ils à vos yeux trop de risques financiers et d’audience à innover. Les bons sentiments du producteur ont des limites !!
Intervillages dans les alpilles avec vachette !
A lire absolument ! En espagnol d’abord, français ensuite pour les non hispanisants
La FSTF soutient cette action et vous demande d’en diffuser largement le contenu !
Ce contenu est restreint.
3 Flor de Jara et 3 Arauz de Robles attendaient Morenito de Aranda à Vic en clôture d’une féria dont on espérait qu’il allait remonter le bilan un peu maigre. Les Flor de Jara présentés dans le type Buendia classique, sont sortis avec beaucoup de qualités, marqués spécifiquement par leur noblesse encastée et leur mobilité. Les Arauz de Robles, très bien présentés mais où l’on ne retrouvait pas le type Saltillo qui est une des bases de l’élevage, sont sortis plus compliqués et avec un fond de mansedumbre particulièrement chez le dernier de l’envoi.
Avec les Flor de Jara qui lui ont permis de couper 2 oreilles, la seconde due à la générosité du public et du président, Morenito de Aranda a développé son toreo marqué par le pouvoir (poderoso) et un temple d’une qualité rare. Cela s’est vu notamment à son premier noble, accueilli à porta gayola, puis piqué légèrement par Gabin Rehabi, où les séries liées et exigeantes pour le toro ont permis une faena de qualité ternie par une estocade légèrement tombée, primée d’une première oreille. Le deuxième Flor de Jara plus ardent à la pique où il a bien poussé, avait une corne droite mal définie, Morenito lui donnant une faena essentiellement gauchère, en musique, qui a plu à ce toro noble. L’estocade entière mais tombée n’a permis qu’un salut. Le 3 ème Flor de Jara mal piqué a continué à charger après le retrait de la puya et infligé un batacazo au cheval du piquero. Mais il possédait une qualité : une énorme fixité qui permettait des séries de naturelles puissantes en musique et un retour à droite moins convaincant. L’estocade portée avec sincérité tout en haut, n’est pas concluante et nécessite 2 descabellos ce qui n’empêche pas l’attribution d’une oreille.
Les Arauz de Robles sont plus décastés. Le premier sort suelto des 3 dernières piques traseras qu’il subit après avoir poussé à la première. Morenito de Aranda lui donne une bonne faena avec de magnifiques doblones dominateurs puis des séries à droite, templées avec rythme. A gauche les passes une par une sont dominatrices, mais l’estocade tombée ne permet qu’un salut. Le second Arauz de Robles est le meilleur de son lot, poussant bien aux 3 piques et répondant bien à la faena gauchère qui lui est imposée par Morenito de Aranda. A droite, il n’est pas vraiment dominé, mais les passes de châtiment finales le mettent en condition pour malheureusement un bajonazo de catégorie ! Le 6 ème toro affiche d’emblée son caractère manso et se montre tardo dans les passes qu’il faut lui arracher. Sans possibilité réelle, Morenito de Aranda doit en finir mais après pinchazo, le 1/3 d’épée en haut nécessite 2 descabellos avant que le toro ne se couche.
Au total, une tarde très intéressante par les toros choisis et par l’engagement de Morenito de Aranda que l’on va revoir bientôt en France ce qu’il ne faudra pas manquer.

Toros de Dolores Aguirre superbement présentés, le plus beau lot que l’on ait vu jusqu’ici. Trapio et cornes sans reproches. Tous dans le style traditionnel de la maison : manso con casta avec plus ou moins de caste et plus ou moins de difficultés à la gérer. Cela a donné des tercios de piques dont 3 au moins extraordinaires comme on les aime à Vic. C’est là que la division d’opinions intervient : certains spectateurs estiment que les toros sont « tués » quand on leur donne 4 piques et qu’il n’y a plus de faena possible derrière, d’autres que chaque toro même manso a sa lidia et que les maestros expérimentés doivent savoir la gérer.
Fernando Robleno hérite d’un manso encasté qu’il fait piquer légèrement. A la muleta, le toro suit avec caste et poder, plus noble qu’il n’y paraissait initialement. Ses séries ne pèsent peut-être pas assez sur le toro qui est mis difficilement en suerte pour l’estocade engagée avec sincérité, mais tombée ce qui limite le succès à une ovation.
Son second est plus manso qu’encasté même s’il va seul à 3 reprises au cheval où il pousse, mais en sortant suelto dès la 2 ème pique. A la faena, le toro derrote beaucoup, est lidié à mi-hauteur, mais l’échec à l’estocade ne lui vaut qu’un succès d’estime pour sa longue carrière devant les encastes dures.
Damian Castano hérite d’abord d’un toro superbe qui remate les planches et subit 3 piques, plantées dans la même cible, traseras et pompées dont 2 carioquées ! A la faena, ce toro charge dans 2 séries de derechazos de bonne facture, puis le manso domine l’encasté et il se réfugie aux planches. A l’estocade, mise en suerte impossible et estocade trasera et atravesada plus un descabello.
Le 5 ème sort abanto et se réfugie au centre où Castano va le chercher. A la pique il pousse un peu avant de sortir suelto à 4 reprises. L’opinion générale est que c’est un manso perdido. Pourtant par une grande série de doblones, Castano améliore la charge et poursuit en derechazos poderosos. A gauche, le toro est plus réservé. L’estocade, demie après pinchazo sera tombée.
Juan de Castilla voit sortir son premier en Dolores, mais l’accueille par de belles véroniques genoux fléchis dès qu’il réussit à le fixer. Le tercio de pique sera énorme avec une première puya poussée jusqu’aux planches, les suivantes étant plus légères mais avec engagement du toro. Aux banderilles, le toro charge moins, accusant ses 4 piques. L’entame de faena est à genoux en derechazos puissants. Castilla enchaine sur 2 séries à droite aussi exigeantes sans laisser souffler son toro, qui se couche : cela déclenche une bronca imméritée au président pour avoir laissé porter la 4 ème pique. A gauche, le toro relevé n’a qu’une charge molle mais suit car le matador se croise. Malheureusement, l’estocade sera un bajonazo de catégorie. Le président au vu du tercio de pique accordera la vuelta au toro. Le 6 ème sera plus manso, bien qu’il pousse à la première pique mais sort suelto aux suivantes. Après les doblones d’entame et une première série à gauche, le toro part aux planches et il sera impossible d’en tirer quelque chose. L’estocade trasera et presque tendida nécessitera 3 descabellos.
Une corrida de Dolores Aguirre qui renforce une nouvelle fois le dicton : chaque toro a sa lidia !

Cette corrida concours, au demeurant intéressante a connu quelques erreurs de casting : la plus gênante est la présence d’Esaü Fernandez au cartel : il a toréé le Miura dont il est parait-il le spécialiste actuel, de loin sans salir son costume et surtout n’a pas voulu voir le Conde de la Corte, qui avait certes quelques complications mais que l’on n’a pas pu évaluer.
Certains ganaderos se sont aussi trompés dans le choix de leurs toros, même s’ils ont fait leur devoir au cheval : le Pages-Mailhan avait un fond de mansedumbre et manquait de caste ; le Villamarta manquait un peu de transmission, malgré la belle faena de Roman ; le Conde de la Corte semblait un manso con casta même si cela n’a pu être confirmé faute de faena.
Les picadors n’ont pas forcément été à la hauteur, piquant le plus souvent trasera ou bas dans l’épaule. Seul Javier Sanchez qui pique le Prieto de la Cal a mérité le prix attribué.
Jose Garrido a été très bien à ses deux toros, les accueillant par de vraies véroniques et leur donnant une faena adaptée à leur condition. Sa faena au Prieto a sans doute été pour beaucoup dans le résultat final. Il mérite sans doute plus de contrats que ce qu’on lui a proposé en 2024.
Au final, c’est le Prieto de la Cal qui a été déclaré vainqueur de la corrida, mais un dieserto aurait été possible. Le picador Javier Sanchez qui a piqué le Prieto mérite sans conteste son prix.
