Fédération des Sociétés Taurines de France

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Passer dix années à la présidence de la FSTF est une tâche lourde et prenante mais surtout une tâche passionnante. Une tâche d’autant plus passionnante que l’époque et ses avatars telles les menaces d’interdiction mais aussi l’évolution effrénée de la corrida vers une modernisation et sa part d’illusions menacent sa seule justification morale et sociale, à savoir la mise en situation de ce taureau si particulier qui est né pour combattre.

L’accompagnement par l’UVTF et le mundillo de la prédominance du spectaculaire qui passe par l’affadissement d’un taureau désormais programmé pour un troisième tiers triomphal est regrettable et sera dommageable. Le spectacle, ce n’est pas ce qui justifie la corrida. Ce qui la justifie moralement encore aujourd’hui face aux animalistes ce sont les obligations que la présentation en public d’un animal sauvage impose, à savoir, son respect, son intégrité préservée et la valorisation de ses qualités et forces originelles, le combat.

D’où le rôle que la FSTF a toujours joué depuis sa création en 1910 en application d’objectifs statutaires constants : défendre l’éthique en corrida, l’intégrité du taureau et les intérêts des aficionados. Pour cela il ne suffit pas de dénoncer et de critiquer, il faut aussi être force de proposition, prendre l’initiative et agir.

En dix ans mon équipe, les aficionados qui nous ont suivi, certains professionnels que je remercie ici ont permis de nombreuses réalisations. Le déploiement du Corps des Présidents et Alguazils de Corridas et de son thésaurus pédagogique, la tenue des États Généraux des Tauromachies qui ont esquissé la tauromachie partagée de demain, la création du groupe Les SOCIOS de la FSTF mais aussi notre projet d’un Règlement Taurin à la hauteur des enjeux, ce n’est pas rien.

Bien sûr tout ce que j’attendais n’a pas abouti et les résistances sont nombreuses mais je sais que la FSTF demeurera fidèle à son rôle de veille et de lanceur d’alerte tout autant que d’acteur et restera toujours à l’initiative.

Revenir aux fondamentaux de la tauromachie sans céder à la seule obsession court-termiste de remplir les arènes – elle ne suffira pas à sauver la corrida – est un objectif atteignable. Dans ce contexte ne pas abandonner le toro de lidia au mercantilisme ambiant est impératif.

Cette ligne, je la sais acceptée par l’équipe fédérale qui va prendre la suite, comme quoi transmettre la foi taurine à une cuadrilla rajeunie et féminisée est possible

! Suerte a todos !

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Edito novembre2024 : « Aficionado, passe ton chemin »

Le nouveau règlement taurin produit déjà ses premiers effets. Ainsi, ceux qui peuvent en tirer intérêt, ont vite pris leurs marques dans l’application de ce nouveau texte qui va dans le sens de leurs attentes.

D’évidence les Commissions Taurines Extra Municipales – les CTEM – et donc les aficionados gênent les organisateurs des places de première catégorie.

Aujourd’hui deux clubs taurins montois, los Pechos et la Puya, renoncent à siéger parce qu’ils ne sont pas entendus. A Bayonne, les cartels sont annoncés dans la presse avant que la CTEM n’ait été consultée. A Arles, le délégataire se fait représenter plus que de mesure. A Nîmes et Béziers, la consultation de l’instance n’est que formelle. On voit avec ces quelques exemples ce que deviennent les CTEM, de simples chambres d’enregistrement.

Ces tendances précédaient l’approbation du règlement 2024 lequel a entériné les souhaits des puissants qui n’envisagent pas de soumettre leurs décisions à un quelconque avis pouvant remettre en question leurs programmations voire, ils n’entendent pas que soient émises des propositions différentes aux leurs.

La réponse souvent apportée est que eux s’engagent financièrement et qu’il leur faut remplir les arènes. Il faut donc en conclure que le client fidèle n’a plus son mot à dire.

On comprend mieux pourquoi la concertation sur le nouveau règlement a été interrompue unilatéralement par l’UVTF avant une approbation à la hussarde, laquelle UVTF représente certes les villes taurines mais aussi les villes en gestion directe des arènes, un mélange des genres qui n’interroge personne.

Demain, nous pourrons mesurer les effets des réformes sur le premier tiers et l’attribution des trophées.

« Aficionado passe ton chemin mais n’oublie pas de t’arrêter à la taquilla » !

Dominique Valmary

illustration Alain Ripoll

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Édito d’Octobre 2024  : Le lexique taurin se modernise par Daniel Garipuy

En matière de commentaires taurins, l’objectivité n’existe pas. A la sortie des arènes les avis sont en règle générale partagés, source de débats enflammés. Mais à quelques exceptions près, dont les deux revues françaises Toros et ToroMag, les reseñas de la presse taurine versent trop systématiquement dans le dithyrambe et dans l’atténuation de ce qui s’est passé comme si la réalité pouvait gêner. Pour certaines dont l’une des plus lues, Mundotoro, il suffit de savoir qui les finance pour le comprendre. Pour d’autres à l’audience plus limitée, on peut penser que leurs revisteros hésitent à se monter critiques vis-à-vis de leurs copains du mundillo, ou plus trivialement qu’ils sont soucieux de conserver leurs places dans le callejon.

Mais pour qui sait lire entre les lignes, quelques euphémismes nous mettent sur la voie. En voici un florilège qui pourrait nourrir un lexique taurin moderne.

Côté toreo

Toreo prudent : fuera de cacho et sur le pico,

Toréer sur les bordures : toréer fuera de cacho,

Le travail du torero n’a pas eu d’écho sur les étagères : on s’est ennuyé ferme,

Le toro ota toute transmission à son trasteo : le toro a dominé, le torero a été débordé.

Pour le moment de vérité

Estocade habile : julipié qui est au mieux bas, en fait le plus souvent un bajonazo,

Une lame plus efficace qu’orthodoxe : un vilain bajonazo,

Conclusion laborieuse : façon de passer sous silence le nombre d’estocades ratées,

Ou encore : le torero s’est un peu égaré les armes à la main, les aciers n’ont pas été exemplaires, la mort ne fut pas à la hauteur, une mise à mort approximative…

En matière de présentation et de comportement du toro

Toro commode de tête : un taureau cornicorto ou brocho,

Toro « très » commode de tête : soupçon avéré d’afeitado,

– Une variante, des défenses sans excès : un toro sans cornes,

Toro collaborateur : toro soso qui bouffe la muleta bêtement, on s’ennuie ferme,

Toro partenaire : comme le précédent. Aucune émotion. Où donc est l’éthique ?

Toro discret au cheval : toro peu ou pas piqué,

Toro modeste sous le cheval : même chose,

Manque de transmission : toro de jeu limité, de peu de fond, sans force ni combativité,

Toro juste de force : faible voire invalide,

Toro intoréable : toro qui se défend,

Le torero a indulté le toro : non, c’est le palco qui décide la grâce.

D’une façon systématique la faute d’une faena inaboutie est reprochée au toro et jamais au torero, la faute souvent à un toro qui n’offre pas d’options la préférence étant donnée à un toro qui sert, qualifié parfois de toro avec de la classe ce qui veut dire qu’il charge sagement la tête fixe.

Cette énumération est loin d’être exhaustive mais, derrière les mots, elle illustre et accompagne le glissement actuel vers l’affadissement du toro, vers le triomphalisme, in fine, vers la corrida spectacle.

Vous pouvez enrichir ce lexique des euphémismes, périphrases et autres litotes que vous rencontrez au fil de vos lectures.

N’hésitez pas à nous apporter vos contributions à l’adresse suivante:

mailto:etatsgenerauxdestauromachies@gmail.com

Daniel Garipuy

 

 

 

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Editorial du mois d’Août par Daniel Garipuy, membre du bureau

LE NOUVEAU REGLEMENT TAURIN !

En préambule du nouveau règlement adopté en 2024 par l’UVTF nous proposions d’inclure une contribution que notre ami Francis Wolff avait eu l’amabilité de nous communiquer : « A une époque où les tauromachies sont de plus en plus critiquées pour des raisons morales, il convient de rappeler que le Règlement Taurin n’est pas la simple formulation des règles techniques d’un jeu ou d’un sport, mais la conséquence inéluctable de quelques normes éthiques sur lesquelles repose la corrida. Celle-ci est un combat inégal car elle illustre la supériorité de l’intelligence humaine sur la force brute. Mais ce combat serait injustifiable s’il n’était pas loyal. Cette loyauté doit d’abord se manifester dans le traitement du taureau, dont l’intégrité physique et morale doit être respectée de la naissance à la mort. Elle doit aussi se manifester dans toutes les phases du combat au cours duquel le taureau doit pouvoir exprimer librement ses instincts d’attaque et de défense. Elle doit enfin se manifester dans les actions de l’homme, lequel doit, selon l’expression consacrée, tromper son adversaire sans jamais lui mentir. Et toutes ces normes reposent sur un principe éthique fondamental : seul celui qui met sa vie en jeu a le droit de tuer l’animal respecté».

Dommage que ce beau texte n’est pas été retenu, car il résume parfaitement toute l’importance dudit règlement.

Nous nous sommes déjà exprimés sur le fond des modifications introduites dans le nouveau règlement en considérant que pour l’essentiel elles constituent un recul par rapport à l’ancienne mouture. Mais revenons sur la méthode. Il est indiqué sur le site de l’UVTF que ledit règlement est actualisé chaque année en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière et les représentants de l’afición. Malheureusement force est de constater que ce n’est pas le cas. Notre fédération aidée par des dizaines d’aficionados a suite aux États Généraux des Tauromachies beaucoup travaillé le sujet et fait des proposition précises sur l’ensemble du texte que nous devions discuter avec l’UVTF. La première réunion commune a eu lieu le 22 avril 2023. Sur les 92 articles du règlement elle a seulement permis d’examiner les 19 premiers, avec il est vrai déjà d’importants désaccords. C’est à l’évidence la raison qui a conduit l’UVTF à rompre le débat en ne convoquant plus aucune réunion. C’est son droit le plus absolu, mais alors qu’elle assume et ne prétende pas que le règlement est établi en concertation avec les aficionados. Le dernier mensonge de l’UVTF inventant une prétendue indisponibilité de notre président, d’autant plus absurde que notre direction est collégiale et qu’il n’avait pas participé à la première réunion, n’y changera rien.

Daniel Garipuy

pièce jointe : le communiqué de la FSTF du mois de juin 2024

2024 06 communiqué sur RTMF copie (1)

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Idea de negocio

Dans un contexte mondial de forte influence libérale, il va de soi que les acteurs économiques ont tendance à adopter des modèles leur garantissant le profit qui leur permettra d’assurer le développement de leur entreprise.

Parmi les composants de son produit l’entrepreneur doit tenir compte – au-delà de la matière première et de la valeur ajoutée – de l’évolution de la clientèle et des besoins de celle ci.

Concernant le produit il y a parfois celui qu’attend le client – c’est l’idéal – et bien plus souvent celui que le producteur cherchera à imposer au client.

Le mundillo n’échappe pas à cette évolution étant entendu qu’il faut distraire de cette approche libérée les promoteurs à statut associatif qui sont en charge de la tauromachie la plus populaire, la plus authentique, dont l’objectif n’est pas le profit et qui malgré cela ou à cause de cela sont contraints d’équilibrer les comptes au moyen de recettes annexes et subsidiaires.

En tauromachie un nouveau produit pointe désormais son nez chez les entrepreneurs qui mérite un développement particulier : la corrida ou la novillada réduite à quatre taureaux et à deux piétons.

Parmi les arguments affichés par ces entrepreneurs, l’affirmation que les spectacles à six taureaux seraient trop longs pour les jeunes aficionados, le fait que la competencia serait ainsi augmentée, l’assurance de confrontations plus équilibrées et – in fine – l’amélioration du résultat économique assurant un profit ouvrant un avenir.

Sans évoquer les effets négatifs du nombre de contrats qui diminuent mécaniquement pour les professionnels et les éleveurs il n’est pas inutile de souligner une conséquence défavorable au client mais espérée quasi indolore pour l’aficionado.

En effet et à partir des expériences vues ici et là et des offres pour la présente saison un constat s’impose pour celui qui passe à la taquilla.

Moins un piéton et moins deux animaux réduit d’un tiers le contenu du spectacle alors que – force est de le constater – le prix du billet est resté constant. Conclusion : le prix du billet payé pour ce spectacle aménagé augmente de + 33 %.

On nous rétorquera que les coûts de production ont progressé avec l’inflation, le prix du gaz, l’électricité, les carburants, l’alimentation, les services, les rémunérations…

Nous pourrons répondre qu’à notre connaissance et sauf à nous démontrer le contraire, les prix de vente des taureaux ou les émoluments du convenio n’ont pas explosé et encore moins atteint ce niveau.

Il apparaît surtout que le mundillo expérimente ce concept venu du monde anglo-saxon et dénommé shrinkflation , traduit en bon langage gaulois par le néologisme réduflation.

La réduflation arrive désormais en France avec son effet documenté par les économistes : maintenir le prix d’un produit tout en réduisant sa quantité, ainsi la valeur faciale opposable au client reste identique.

La réduflation taurine nous guette, soyons vigilants et sélectifs.

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Édito mars 2024 – Présidences et Éthique par Daniel Garipuy

Chacun le sait, le président d’une corrida est le garant de son bon déroulement dans le respect du règlement. C’est lui qui, aidé de ses assesseurs, dirige et arbitre la course. Son rôle est fondamental tant pour les professionnels que pour nous aficionados.

La tâche est difficile, il doit prendre des décisions immédiates, parfois lourdes de conséquences, souvent sous la pression d’un public plus festif que connaisseur. Respect donc pour cette fonction mais aussi exigence.

En France comme en Espagne le constat n’est pas satisfaisant. Par méconnaissance ou laxisme, le règlement est trop souvent ignoré, voire bafoué, et ces pratiques sont tolérées parfois même justifiées par les instances dirigeantes. Or en l’absence de règles la corrida, spectacle où la mort est présente, n’a plus aucune éthique, plus aucune justification.

Pour prendre un exemple rappelons que la façon dont est portée l’estocade est un critère principal pour l’octroi de la seconde oreille qui demeure de la seule compétence du président, ou qu’un taureau ne peut être gracié qu’en raison d’un excellent comportement dans toutes les phases du combat sans exception, notamment lors du tercio des piques.

En restant ferme sur les principes le président a en outre un rôle pédagogique important vis -à-vis du public. Mais combien de fois avons-nous vu des présidences ne tenir aucun compte de ces préceptes pourtant réglementaires ?

Pour que les choses changent deux maîtres mots : formation et indépendance.

Formation initiale accréditante débouchant sur la constitution d’une association ou d’un collège de personnes agréées, seules habilitées à présider, avec éventuellement des formations continues en fonction des nécessités.

Indépendance vis-à-vis des organisateurs, des toreros, de la municipalité, c’est une évidence : imagine-t-on que le président d’un jury quelconque soit lié à une des parties qu’il est en charge de contrôler et de juger, ou qu’un arbitre de foot fasse partie du staff d’une des équipes. Le conflit d’intérêt, même s’il n’est que de prestige ou de menus avantages, existe partout sauf en corrida.

Voilà le sens des propositions que la FSTF a fait à la seule instance décideur en matière de règlement taurin, l’UVTF, avec jusqu’à ce jour un refus clair et net.

Voilà aussi pourquoi la FSTF a créé en 2012 le CPAC, Corps des Présidents et Alguazils de Corrida, lieu d’échange et de formation pour les palcos, les alguazils, et toute personne souhaitant renforcer et parfaire son afición.

Les deux prochaines sessions du CPAC sont prévues pour le sud-est à Arles le 16 mars et pour le sud-ouest à Dax le 23, avec pour chacune un même thème : Afición espagnole et française une conception commune de la corrida. L’entrée est libre et gratuite.

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Capital génétique, diversité biologique, etc…

Sans trop d’illusions les aficionados sont suspendus à l’annonce de l’offre qui dessine la saison 2024. Il est vrai que la présentation des cartels se fait de plus en plus tôt ce qui permet de se faire une idée de ce que sera la temporada à venir.

Côté bétail, les toros sont reseñés à quelques unités près d’où une photo réaliste de l’état du marché.

Sans illusion de notre part la domecquisation de l’offre étend son influence au pas de charge et au détriment des encastes quantitativement minoritaires.

Une excellente étude de la situation conduite par Thomas Thuriès, créateur et mainteneur du site qui fait référence Terres de Toros expose l’évolution de la diversité génétique de la cabana brava . La FSTF a en a eu la primeur, que son auteur en soit ici remercié.

Il démontre que de 1940 à 2024, la constellation Domecq est passée de 2 % à 62 % du marché et il en décrit en détail tout le processus. Mais il va plus loin dans l’analyse lorsqu’il pousse l’exigence à comparer l’évolution du cheptel selon les deux champs que sont la sortie en piste et la situation démographique au campo

Sans surprise la diversité d’encastes est bien plus développée dans les élevages que dans les arènes. Les résultats sont édifiants : en 2023 seulement 5 encastes sont sortis en piste contre 29 présents dans les élevages. Ce sont les 2/3 des encastes qui sont en voie d’extinction.

Il en va ainsi de l’appauvrissement pour ne pas dire de l’effondrement du capital génétique du toro bravo alors que la diversité biologique est brandie comme étendard par les autorités taurines pour défendre la tauromachie.

Nous sommes d’accord avec elles pour affirmer que « la diversité des encastes est l’âme et la justification de la corrida ».

Mais si toute personne informée et normalement constituée conviendra que la disparition programmée de tant de richesses biologiques n’est pas une bonne nouvelle, on attend la réponse des personnes autorisées puisque 100 % des responsabilités sont du ressort du mundillo.

Avec la Copa Chenel l’Espagne a su jouer sur deux tableaux et faire coup double lorsqu’elle mise sur les élevages et les jeunes toreros hors circuit commercial. À ce jour pas la moindre réflexion, amorce ou initiative en France, le silence est lourd de sens.

Dominique Valmary

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          Qu’est ce qui peut pousser une quarantaine de personnes de 13 à 77 ans venus de Bayonne ou Saint Martin de Crau par un samedi de novembre très pluvieux et particulièrement venteux à se réunir à Nailloux ? Le symposium du Corps des Présidents et Alguazils de Corrida qui y est organisé, bien sûr ; mais pas que.

Mais non, ce ne sont pas des Calimeros qui seraient nostalgiques d’un passé qui ne se rattrape jamais. Derrière les travaux de ce groupe d’aficionados il y a leur engagement à construire un avenir durable pour les tauromachies.

En évoquant la situation du rejon, l’éditorial paru le 2 novembre dans Mundotoro leur donne du grain à moudre. Le constat est glacial : l’élitisme consacré dans l’ exceptionnelle carrière de deux cavaliers qui n’ont jamais voulu se rencontrer est salué par l’auteur mais il aura eu en retour pour conséquence la rupture dramatique avec les pueblos et le public populaire. En Espagne perte en quelques décennies de 65 % des places offrant du rejon, en France d’une vingtaine de spectacles on passe à sept…

Jamais le regrettable effacement du toro devenu le faire valoir du cavalier n’est évoqué comme s’il n’était devenu qu’un accessoire, sachant que c’est cette évolution qui a contribué fortement à l’éloignement des aficionados de la corrida à pied.

N’y a -t-il pas là un avertissement ? Cela devrait amener à réfléchir sur l’évolution de la corrida à pied (voir nos éditos de septembre et octobre 2023) dont les statistiques sont trompeusement interprétées comme bonnes, la situation est en réalité tendue dans les arènes de troisième catégorie qualifiées à tort de « petites ». Alors que c’est là que naît et s’exprime l’aficion populaire, c’est là que s’entretient le bénévolat et, plus grave, c’est là que s’organisent les novilladas en particulier sans picadors.

Non les membres du CPAC, les SOCIOS de la FSTF, les clubs taurins fédérés ne sont pas des Calimeros, ils ne sont que réalistes et savent se projeter. Ils savent que le maintien des tauromachies passe par le respect de l’éthique et de l’intégrité du taureau. Ils savent que c’est le taureau qui produit l’émotion la plus profonde.

La tauromachie française possède des atouts que n’ont pas nos cousins ibères – l’engagement militant sans faille de l’associatif taurin, le respect du toro de combat par la défense du tiers de pique, plus de vingt ans d’analyse de l’état des cornes, une génération de jeunes aficionados qui monte en responsabilités – de quoi espérer des jours meilleurs. Il y a là tant de richesses qui ne demandent qu’à être cultivées.

Messieurs les décideurs ne ratez pas le coche !

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          Si présider une corrida n’a jamais été une sinécure, le triomphalisme ambiant rend la tâche plus délicate encore. Il faut, certes, se réjouir de voir nos arènes se remplir à nouveau après les menaces que les menées des antis ou les effets de la pandémie ont fait peser sur notre passion. Mais doit-on, pour encourager cet engouement récent, renoncer à apprécier une course sur les fondamentaux de la lidia ? Doit-on pour faire naître l’illusion de succès majuscules attribuer les trophées en dehors de toute conformité au règlement ? Doit-on stigmatiser systématiquement les présidences qui n’acceptent pas d’emboîter le pas au relâchement actuel comme le grand public et la presse en général n’y manquent pas ? NON trois fois NON ! Heureusement, certaines arènes ont conservé les valeurs indispensables qui doivent prévaloir au rituel. Car les palcos méritent d’être respectés, s’ils ne sont évidemment pas exempts d’erreurs, ils endossent également d’importantes responsabilités que leurs critiques ne soupçonnent pas ou oublient trop vite.

          En premier lieu, ne perdons pas de vue que présidents et assesseurs sont des bénévoles, qui s’acquittent de leur place par souci d’indépendance, des bénévoles qui doivent traiter avec des organisateurs, toreros, des professionnels qui naturellement recherchent plus de facilité. Assister un jour à une composition des lots finirait de vous en convaincre, et vous pourriez vérifier combien il faut se montrer opiniâtre pour faire entendre la voix de l’aficion.
Le palco, logiquement composé de personnes expérimentées, formées, indépendantes, s’oblige à diriger le déroulement de la course dans le respect du règlement et de l’éthique taurine, en cela il défend directement les intérêts des aficionados, mais aussi l’équité entre toreros. Et idéalement le sens de ses décisions devrait être considéré bien plus comme un apport pédagogique pour les uns, d’interprétations pour les autres, que comme l’objet d’invectives grossières qu’on justifie au motif d’avoir payé une entrée.

          Répondre aux exigences que requièrent les fonctions de président et d’assesseurs n’est pas chose évidente. C’est pourquoi la FSTF a décidé de créer en 2012 un espace d’échanges et de formation le CPAC, le Corps des Présidents et Assesseurs de Corrida, devenu depuis le Corps des Présidences et Alguazils de Corrida. Le CPAC est ainsi ouvert à tout aficionado, habitué des palcos ou pas, mais intéressé par le sujet.
Depuis sa création par le regretté Roger Merlin, alors président de la FSTF, le CPAC remplit consciencieusement sa mission. Il n’y a qu’en juger par sa production : Document d’Assistance, fiches de situation exceptionnelles, fiches encastes, fiches comportement du toro, mais aussi présentations sur la façon d’apprécier le tercio de piques, les banderilles, la faena, l’estocade, les blessures des taureaux, etc… Au-delà de ces formations techniques, le CPAC se livre chaque année à l’analyse des comptes-rendus de présidences réalisées par ses membres, à l’analyse de statistiques, des résultats par type de spectacles, arènes, région. Tout cela au moyen de deux Sessions Régionales et d’un Symposium National. Pour finir, ajoutons que le CPAC entretient des liens étroits et développe des projets communs avec son homologue espagnol, l’Association Nationale des Présidents des Places de Taureaux d’Espagne.

          Une amélioration notable des difficultés rencontrées passerait assurément la désignation de présidences externes indépendantes des organisateurs garantissant leur compétence et leur totale autonomie, pas besoin de préciser que la FSTF y est favorable et en fait la proposition.
Si le comportement de certaines présidences inféodées aux organisateurs et particulièrement généreuses peut prêter à sourire, de grâce avant de siffler trop vite un président sérieux, interrogez vous une minute pour savoir ce que vous auriez fait à sa place et pour être sûr que vous possédez l’ensemble des qualités requises pour monter au palco.

Le sujet vous intéresse ?

Faites nous le savoir et inscrivez vous au SYMPOSIUM NATIONAL qui aura lieu le 4 novembre prochain à NAILLOUX (31), il sera consacré à la problématique de la distribution des trophées.

Amitiés.

André Roques.

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Ça coupe, ça gracie, ça triomphe comme jamais en 2023.

En effet, côté trophées taurins c’est aussi l’inflation et on ne voit pas de baisse des prix avant un horizon bien lointain…

Les questions à se poser sont simples :

L’attribution inflationniste de ces trophées est-elle justifiée ? Réponse : très peu souvent. Correspond elle au respect des critères définis par la règle commune ? Réponse : la règle commune n’est plus respectée. Garantit elle un succès durable et une fidélisation de la nouvelle clientèle ? Réponse : non, c’est un écran de fumée qui ne trompera pas durablement les consommateurs et décourage l’aficionado.

Le phénomène s’explique par le clientélisme voulu par les organisateurs commerciaux qui artificiellement voudraient faire croire à un nouvel âge d’or de la tauromachie.

Comment cela est-il possible ?

Comme la jésuitique nous y invite apportons la réponse à cette question par quelques interrogations de bon sens :

Est-il normal que les présidences soient nommées par l’organisateur du spectacle, en quelque sorte que l’arbitre appelé à juger soit investi par l’équipe qui reçoit à domicile ?

Est-il normal que les présidences n’aient pas à justifier de connaissances suffisantes, d’engagement à l’impartialité, d’indépendance ?

Est-il normal que les présidences soucieuses d’éthique et d’équité soient contestées dans leurs décisions et ne soient pas soutenues ?

Est-il normal que l’attribution des trophées soit fondée sur la pratique locale sans homogénéisation des décisions, selon, nous dit-on, « l’idiosyncrasie » de chaque arène ?

La corrida est beaucoup plus qu’un simple spectacle visant simplement à satisfaire celui qui a investi dans le prix du billet. Les émotions qu’elle génère ne serait ce que par la présence en piste de l’incertitude et de la mort exigent des comportements hautement moraux seuls à même de justifier l’exploitation en public du taureau et son respect.

La démythifier par des triomphes artificiels c’est la dévaloriser et ignorer les impératifs éthiques que sa pratique exige.

Appelons nos instances à réagir et à cultiver les valeurs qui distinguent la corrida et en font un phénomène unique que même le philosophe a du mal à définir.

En l’absence de prise de conscience et faute deréaction ce qui est à craindre c’est le glissement définitif de la corrida à pied vers l’apparence, les paillettes, le triomphe, ceci au détriment de l’authenticité et du réel ; chimère versus vérité en quelque sorte !

Gardons le contact !